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Coordination rurale

Estimant être ignorée, elle boycotte les réunions sur le loup


AFP le 15/01/2019 à 10:42

La Coordination rurale, deuxième syndicat du monde paysan, a annoncé lundi son intention de boycotter une réunion organisée mardi à Lyon au sujet de la prédation du loup, estimant être mise à l'écart des décisions, prises selon elle avec la FNSEA, syndicat majoritaire.

« Ce n’est pas la peine d’attraper la réunionite pour n’aboutir à rien. Notre point de vue, on le connaît, ça fait 25 ans qu’on l’annonce », a déclaré à l’AFP Joseph Jouffrey, éleveur de brebis et un des consultants « loup » de la Coordination. « On vient d’apprendre que le syndicat majoritaire (la FNSEA, NDLR) avait rencontré le 7 janvier les instances décisionnaires des ministères de l’environnement et de l’agriculture ; on n’a pas été associé. Si on ne doit pas être des acteurs de prise de décision et des acteurs économiques de ce paysage français, on boycotte les réunions », a expliqué Joseph Jouffrey.

Le syndicaliste a reproché à la FNSEA d’être « opportuniste » et de préparer une annonce pour la dernière ligne droite de la campagne pour les élections des chambres d’agriculture. Évoquant une attaque de loup subie le 24 décembre par un jeune couple d’éleveurs des Hautes-Alpes, qui a causé la mort de 16 brebis, dans un troupeau de 180 têtes, Joseph Jouffrey a expliqué : « Je me sens mal à l’aise quand je redescends de Lyon, pour annoncer ce qui a été décidé là haut et dont je ne suis pas acteur, à des gens comme ça ».

Président de la Coordination rurale des Hautes-Alpes, il affirme que ces dernières années, « le loup s’est multiplié et a multiplié ses lieux de colonisation », rendant obsolètes des « mesurettes », qui ne tiennent selon lui « pas compte de l’évolution de prédation ». Outre la réunion de mardi, quatre autres réunions de ce type sont prévues les 31 janvier, 28 février, 28 mars et 16 mai, que la Coordination a d’ores et déjà décidé de boycotter. Le syndicat estime que le plan loup 2018-2022 « vise uniquement à laisser croître la population de loups sous la pression des groupes environnementalistes ».