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Rapport parlementaire

Entre 60 et 80 % des usages de glyphosate supprimés en 2021 ?


AFP le 16/12/2020 à 11:00
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Deux députés LREM ont évalué mardi à 50 % la baisse des utilisations du glyphosate en 2021 par rapport au début du quinquennat, dans un rapport parlementaire.

L’agence sanitaire Anses a annoncé en octobre des restrictions d’utilisation de ce désherbant pour la viticulture, l’arboriculture ou les céréales, qui entreront en vigueur dans les six mois. « Cela va aboutir en 2021 à supprimer entre 60 et 80 % des usages du glyphosate », ce qui doit permettre à la France d’être « leader au niveau européen sur la stratégie de sortie du glyphosate », a fait valoir devant la presse le « marcheur » Jean-Baptiste Moreau, co-rapporteur d’une mission d’information sur le sujet. L’autre rapporteur, Jean-Luc Fugit, a de son côté estimé que les nouvelles interdictions d’usage « devraient nous amener à 50 % d’utilisations de moins de glyphosate en 2021 par rapport à 2017 ».

Dans un communiqué, les députés insoumis ont jugé que leur rapport est « truffé de mensonges, d’approximations et de renoncements ». « Sa vocation unique et initiale est d’enterrer la promesse de sortie totale du glyphosate », selon eux. Le groupe de Jean-Luc Mélenchon « réaffirme la nécessité de sortie rapide et planifiée du glyphosate comme de l’ensemble du modèle agro-industriel perfusé aux pesticides ».

Début décembre, Emmanuel Macron a reconnu ne pas avoir réussi à tenir sa promesse de sortir du glyphosate en trois ans, plaidant un échec « collectif ». L’Elysée a indiqué récemment que le président souhaitait porter la question au niveau européen, où pour l’instant seul le Luxembourg s’est engagé à se passer du glyphosate d’ici fin 2020.

Selon une évaluation de l’Anses, le glyphosate peut être le plus souvent remplacé, en particulier par des moyens mécaniques (désherbage manuel, machines dédiées…) même si cela entraîne un besoin de main d’œuvre supplémentaire. « Il faut que la solidarité nationale prenne en charge le surcoût » en cas de renoncement au glyphosate, selon Jean-Baptiste Moreau, lui-même agriculteur de profession.

Son collègue Jean-Luc Fugit a souhaité que le crédit d’impôt voté début décembre pour encourager les agriculteurs à sortir du glyphosate soit « élargi » aux exploitations de polyculture élevage (éleveurs laitiers qui cultivent des céréales pour nourrir leur bétail). Il vise les cultures permanentes (viticulture, arboriculture) et des grandes cultures.