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Agribashing, loi EGA, pression fiscale

En département et région, la FNSEA et JA interpellent les préfets et élus


TNC le 12/12/2018 à 10:00
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Les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs avaient annoncé que leurs membres seraient dans la rue cette semaine pour dénoncer l’agribashing croissant et la lenteur dans la publication des ordonnances issues de la loi Alimentation. Finalement, les agriculteurs du syndicalisme majoritaire privilégient des actions devant les préfectures et des rencontres avec les préfets et parlementaires.

Après l’annonce initiale du gouvernement d’un report de la publication de l’ordonnance issue de la loi Alimentation devant instaurer le relèvement du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions, la FNSEA et Jeunes agriculteurs avaient appelé, mercredi dernier, à une grande mobilisation tout au long de cette semaine, sans toutefois se rallier au mouvement des « gilets jaunes ».

Deux jours plus tard, le ministre de l’agriculture est revenu sur l’annonce initiale et le gouvernement a finalement programmé la présentation de l’ordonnance en conseil des ministres mercredi 12 décembre. Didier Guillaume a insisté sur le « cap maintenu », en rappelant que les principales dispositions de l’ordonnance seront appliquées à partir du 1er janvier 2019.

Si le syndicalisme majoritaire n’a pas prévu de grande manifestation nationale, plusieurs fédérations départementales et régionales ont programmé des actions devant les préfectures ou des rencontres avec les préfets ou les parlementaires.

La FRSEA et les Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes devaient ainsi se mobiliser devant la Draaf ce mardi 11 décembre. Tôt hier matin, les agriculteurs de l’Ain ont entrepris « une quinzaine d’opérations « coup de poing » ».

Les agriculteurs FNSEA-JA de Vendée et de Loire-Atlantique ont, eux aussi, décidé de se mobiliser ce mardi.

Mercredi 12, les agriculteurs d’Ile-de-France prévoient dans la matinée des « convois de tracteurs » en direction des préfectures à Versailles, Evry et Cergy. Les permanences des parlementaires des Hauts-de-France, la DDT du Loiret et la préfecture de l’Indre recevront, elles aussi, la visite des agriculteurs.

Les actions se poursuivront jeudi et vendredi dans d’autres départements, avec les mêmes cibles. Jeudi 13 décembre, la FDSEA et JA de Seine-Maritime ont prévu de rencontrer la préfète de région. Les agriculteurs de Mayenne et de la Manche se rassembleront devant leurs préfectures respectives. Vendredi 14 décembre, ce seront au tour des fédérations d’une dizaine de départements de manifester (Calvados, Pas-de-Calais, Meuse, Ardennes, Marne, Haute-Garonne, Hérault, Hautes-Pyrénées, Gard, Aude).

Les revendications de la FNSEA et Jeunes agriculteurs sont de trois ordres. « En aucun cas, il ne s’agit de rejoindre le mouvement des gilets jaunes », a insisté le duo syndical. D’abord l’agribashing croissant.

Des actions dans une vingtaine de départements

« Nous attendons à présent l’ordonnance qui permettra de sanctionner durement les prix abusivement bas, condition indispensable à des relations commerciales rééquilibrées. Les États généraux de l’alimentation constituent un dispositif indivisible et nous serons intransigeants pour que les agriculteurs bénéficient d’un cadre juridique apte à leur permettre de vivre dignement. »

« Malgré cette annonce, les agriculteurs restent exaspérés par ces tergiversations, mais aussi stigmatisés et déconsidérés par les mises en cause récentes et répétées de leurs pratiques (Start up d’État sur l’utilisation du  glyphosate, Greenpeace sur « les  fermes-usines », Glypho Awards de Générations Futures…).

Le syndicalisme majoritaire dénonce aussi la séparation de la vente et du conseil en matière de produits phytosanitaires, autre mesure prévue par la loi Alimentation, « qui privilégie le dogme à l’analyse d’impact économique et agronomique et à la concertation ». De même que « l’augmentation de plus de 70 % de la redevance pour pollutions diffuses ».

Le réseau FNSEA-JA demande ainsi au gouvernement  « de renoncer à l’augmentation de la RPD, de fermer la plateforme « glyphosate »,  de revenir à une position de sagesse sur la séparation du conseil et de la vente des phytos, et de défendre les agriculteurs contre toute tentative d’agri-bashing ».