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Au Qatar

Eat Just prévoit de produire de la viande artificielle à grande échelle


AFP le 01/09/2021 à 09:40

La start-up américaine Eat Just, qui développe de la viande cultivée à partir de cellules animales, prévoit de construire un site important au Qatar pour mettre pied au Moyen-Orient et accélérer la production à grande échelle.

La société est la première au monde à avoir reçu, fin 2020 à Singapour, l’autorisation de commercialiser des morceaux de poulet fabriqués artificiellement, actuellement vendus uniquement dans des restaurants. Il faut désormais passer à l’étape supérieure et cultiver cette viande dans des volumes beaucoup plus importants, affirme à l’AFP Josh Tetrick, le patron de Eat Just.

En plus de sites prévus aux États-Unis et à Singapour, l’entreprise a annoncé mardi avoir passé un partenariat avec le fonds Doha Venture Capital (DVC) et les autorités qataris pour construire une usine sur une zone franche avec un accès au port de Hamad, qui devrait coûter plus de 200 millions de dollars, selon M. Tetrick. Le premier burger « in vitro » conçu à partir de cellules souches de vaches par un scientifique néerlandais avait été présenté en 2013.

Plusieurs start-up se sont depuis engouffrées sur le créneau, qui promet de produire des protéines animales avec un impact moindre sur l’environnement que celui de l’élevage, mais les coûts de production restent très élevés Et seules les autorités singapouriennes ont pour l’instant accordé leur feu vert à un aliment de ce type.

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Les chercheurs et ingénieurs de Eat Just, qui commercialise surtout pour l’instant des produits à base d’haricots mungo destinés à remplacer les œufs, cherchent encore comment construire des cuves de plus grande taille pour permettre aux cellules de poulet ou de bœuf de croître.

La filiale de la société dédiée à la viande, Good Meat, a levé 170 millions de dollars en mai pour accélérer. Les autorités qataris pourraient accorder « très bientôt » leur feu vert à la commercialisation de viande artificielle par Eat Just et ont déjà accordé une licence pour exporter le produit, assure M. Tetrick.

En fonction des choix d’ingénierie retenus, la production à grande échelle – à hauteur de dizaines de millions de kilos de viande – pourrait y débuter d’ici un an ou demi ou trois ans, ajoute-t-il.