Rapport parlementaire

Des députés prônent des prix planchers pour les produits agricoles


AFP le 24/01/2024 à 23:05

Des députés préconisent, dans un rapport publié mercredi, de mettre en place des prix planchers pour les produits agricoles, une recommandation parmi une cinquantaine destinées à promouvoir des pratiques agricoles plus respectueuses de la biodiversité.

Les auteurs du rapport, Hubert Ott (MoDem) et Manon Meunier (LFI) recommandent d’« assurer un revenu minimum aux agriculteurs par la mise en place de prix planchers pour les produits agricoles et le conditionnement des marges ».

Cette disposition était une mesure phare d’une proposition de loi insoumise à laquelle s’était opposée la majorité, et rejetée à quelques voix près le 30 novembre. Les Insoumis ont annoncé mardi qu’ils redéposeraient une proposition de loi pour instaurer ces prix plancher. Ces prix planchers sont la clé de la « résilience économique » des exploitations et de la possibilité pour les agriculteurs d’engager une transition écologique, a plaidé Mme Meunier lors d’une conférence de presse.

M. Ott, qui fait partie de la majorité, a nuancé son soutien à cette proposition : « Le prix plancher c’est un objectif qu’on peut se fixer, je pense que les conditions ne sont pas encore réunies pour qu’on puisse le faire, parce qu’on ne peut pas encourager par quelque mesure que ce soit l’importation de produits moins-disants sur le plan environnemental », a-t-il expliqué.

Les rapporteurs suggèrent de « créer un chèque alimentaire sous conditions de ressources destiné à l’achat de produits issus de l’agriculture biologique » ; ou d’accompagner la prise de risque associée à la conversion d’une exploitation en compensant financièrement les agriculteurs en cas de diminution ou de perte de récoltes, par exemple via la mise en place d’un fonds assurantiel mutualiste financé par l’industrie agro-chimique.

Certaines mesures sont portées seulement par Mme Meunier, comme le fait de se retirer des traités et négociations concernant des accords de libre-échange, ou de supprimer le label « Haute valeur environnementale », accusé de concurrencer le label « Agriculture biologique » au niveau d’exigence est plus strict.

Interrogée sur la manière dont le gouvernement a pointé du doigt les normes environnementales dans la crise agricole, Mme Meunier a estimé qu »il s’agissait d’une stratégie « pour ne pas voir l’éléphant dans la pièce », « à savoir les prix planchers dont le vote a été refusé, (…) les traités de libre échange qui mettent en concurrence nos agriculteurs (…) la protection des marges et des profits faits du côté de l’agro-industrie et de la grande distribution ».