Mobilisation des agriculteurs

Des centaines de tracteurs dans les rues de Rennes et Nantes


AFP le 25/01/2024 à 13:55

Des centaines de tracteurs ont défilé jeudi dans les rues de Rennes et de Nantes, avec klaxons tonitruants, fumigènes et effigies de pendus, pour réclamer aux pouvoirs publics une action rapide face à la crise que traversent les agriculteurs, ont constaté des journalistes de l'AFP.

« On en a ras-le-bol car on ne vit plus de notre métier », a résumé Nathalie Possémé, éleveuse de poules bio dans le Morbihan et présidente départementale de la Coordination rurale, syndicat qui avait appelé au rassemblement à Rennes. « Si ça continue comme ça, il n’y aura plus d’éleveurs », a averti la militante dans un cortège qui a réuni plus d’une centaine de tracteurs et des centaines de manifestants (450 selon la préfecture), parmi lesquels des marins-pêcheurs venus en signe de solidarité.

Dalila Aissaoui, consultante en informatique de 55 ans, fait partie des nombreux Rennais saluant et applaudissant leur passage dans les rues du centre ville. « Je les soutiens à 100 %. Ils sont essentiels, c’est notre alimentation. Ils doivent absolument se faire entendre », estime-t-elle.

Aucun incident n’était signalé jeudi à la mi-journée et une délégation a été reçue durant deux heures à la préfecture de Bretagne.

La FNSEA, principal syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs (JA) ont fait le plein à Nantes, réunissant environ 300 tracteurs devant la préfecture de Loire-Atlantique.

Comme à Rennes, le cortège portait des banderoles frappées des slogans emblématiques de la détresse agricole : « Mourir pour vous nourrir », « Petit on en rêve, grand on en crève » ou « Les normes européennes nous tuent ».

« Le mouvement prend parce que la colère concerne tous les domaines », lance à l’AFP Xavier Rivon, 40 ans, producteur de céréales à Casson (Loire-Atlantique) depuis 2008. « Sur nos exploitations, on n’est plus chez nous, on ne décide pas des prix, on est des ouvriers », déplore-t-il. « Je travaille à peu près 70 heures par semaine, je me rémunère moins de 2 000 euros par mois. Le taux horaire, évidemment, n’est pas satisfaisant », relève Jérémy Maillard, 36 ans, président de la Fédération départementale des producteurs de lait de Loire-Atlantique.

« On ne se plaint pas du métier, on est passionnés. Mais on subit une concurrence déloyale (d’autres pays européens) et ça, ce n’est pas acceptable » pour cet éleveur de Pornic.