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Sur le port de Dunkerque

Des agriculteurs de la CR manifestent contre les « importations massives »


TNC le 17/01/2019 à 10:00
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Une centaine d'agriculteurs de la Coordination rurale ont manifesté mercredi à l'entrée du port de Dunkerque (Nord) pour « dénoncer les importations massives » de céréales, principalement de maïs ukrainien, « qui ne respectent pas les normes » et « ruinent les agriculteurs français ».

Venus majoritairement des Hauts-de-France et de la région Centre-Val de Loire, les manifestants, équipés de quatre tracteurs, ont filtré dans le calme les camions entrant et sortant de la zone portuaire. « Cette année, 20 Mt de maïs vont pénétrer dans l’Union européenne, aux trois quarts venus d’Ukraine, dont un million en France », a expliqué Nicolas Jaquet, président de « France grandes cultures », le nouveau nom de l’OPG, section spécialisée de la Coordination rurale.

« Ce maïs ukrainien est produit sur des grandes fermes de dizaines de milliers d’hectares, avec des produits phytosanitaires interdits en France, des employés mal payés sans aucune protection sociale » et « des industriels français et certaines coopératives agricoles importent ce maïs », à bas coût, et « s’en servent pour faire baisser les prix ici », a-t-il dénoncé. Ce maïs ne répond « ni à la charte de qualité », ni aux « standards de production » européens, mais son importation « oblige nos agriculteurs à aligner leurs prix » et les industriels peuvent ensuite « réexporter » à l’étranger, a-t-il ajouté, dénonçant une « distorsion de concurrence ».

« En trente ans, le prix des céréales a été divisé par trois en monnaie constante, et malgré nos gains de productivité, notre chiffre d’affaires a baissé de 62 % », a déploré Nicolas Jaquet.

La Coordination rurale réclame donc une « exception agriculturelle » pour « protéger nos marchés agricoles comme on a su protéger nos marchés culturels ». Pour Nicolas Jaquet, il faut « filtrer, taxer et établir des normes » strictes à l’heure où la France « sort des États généraux de l’alimentation » et « veut produire mieux et plus propre ». Mais « nous sommes les seuls à nous battre contre ces importations », a-t-il poursuivi, mettant notamment en cause les syndicats et la FNSEA qui sont « très proches des coopératives, alors que justement ces coopératives importent ».