Démission du président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne

Le patron de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, fief historique de la Coordination rurale (CR), a démissionné lundi, a-t-on appris auprès du syndicat, confirmant une information du journal Sud-Ouest.

Patrick Franken, céréalier et pruniculteur de 56 ans, avait pris la présidence de la chambre d’agriculture 47, dirigée par la Coordination rurale depuis 2001, après un triomphe aux dernières élections professionnelles en janvier (70 % des voix contre 15 % pour l’alliance FDSEA/JA).

Il avait succédé à l’omniprésent Serge Bousquet-Cassagne, une figure de la CR47 proche de l’extrême droite et adepte des actions coup de poing. Tous les deux avaient été condamnés en appel, en 2022, à de la prison avec sursis pour la construction illégale d’une réserve d’eau, le lac de Caussade, à des fins d’irrigation agricole.

« Jadis inséparables, ces deux-là sont aujourd’hui dos à dos », écrit Sud Ouest, qui voit dans leurs « divergences » nouvelles les raisons de cette démission. Sollicité par un correspondant de l’AFP, Patrick Franken n’a pas donné suite. Ces derniers jours, la directrice générale ainsi qu’un administrateur de la chambre, figure locale du syndicat, avaient déjà présenté leur démission.

« Ce n’est peut-être pas son truc d’être président »

La gestion passée de la chambre et du marché aux bestiaux d’Agen-Boé, ainsi que l’embauche de proches de Serge Bousquet-Cassagne, dont un de ses fils, au sein de la chambre, sont notamment critiquées en interne.

« J’ai mon franc-parler habituel, le même depuis 30 ans. Je dis les choses mais chacun fait ce qu’il veut à son poste, je laisse travailler le président de la chambre (…) Ce n’est peut-être pas son truc d’être président », a réagi Serge Bousquet-Cassagne, se défendant de toute influence.

Pour Karine Duc, co-présidente de la CR47 désignée présidente par intérim de la chambre d’agriculture, « cette démission est prise très au sérieux. Maintenant il faut regarder l’avenir, penser aux agriculteurs en grandes difficultés qui ont besoin de nous ».

La CR47 s’était illustrée lors des manifestations agricoles de 2024 en lançant depuis le Sud Ouest un convoi de tracteurs jusqu’au marché de Rungis, ou en interpellant devant les caméras le président Emmanuel Macron ou le Premier ministre d’alors, Michel Barnier.

Au niveau national aux dernières élections, le syndicat avait effectué une percée avec 30 % des voix, mettant à mal l’hégémonie de la FNSEA, pour la première fois en tête sans obtenir la majorité des votes des agriculteurs.