Déforestation : l’UE établit une liste de pays à risque, objet de controverse
AFP le 14/05/2025 à 10:10
Faible risque pour les Etats-Unis, risque standard pour le Brésil et élevé pour la Russie : l'Union européenne a préparé une liste de pays plus ou moins sensibles en matière de déforestation, qui provoque de premières critiques des écologistes mardi.
Pas encore publique, cette liste fait partie du règlement sur la déforestation censé s’appliquer à partir du 30 décembre 2025 pour interdire la commercialisation en Europe de produits issus de terres déboisées après 2020.
Les règles de traçabilité pour les entreprises importatrices ainsi que les contrôles seront plus ou moins exigeants selon la catégorie des pays concernés.
D’après plusieurs sources européennes, les 27 ont validé lundi une liste qui fait de tous les pays européens, mais aussi de la Chine et des Etats-Unis, des pays à faible risque.
Le Brésil et l’Indonésie seraient pour leur part des pays à risque standard. Et les pays à risque les plus élevés seraient la Russie, le Belarus, la Corée du Nord et le Myanmar, pour des raisons politiques.
L’ONG Global Witness a regretté mardi que le Brésil ne soit pas classé à haut risque, alors que « la crise de la déforestation touche des forêts essentielles pour le climat en Amazonie ».
L’eurodéputée écologiste Marie Toussaint s’est déclarée « surprise de la place des Etats-Unis, de l’Indonésie ou du Brésil ». « On va attendre de voir les critères et s’ils sont objectifs », a dit l’élue française. Bruxelles doit rendre publique cette liste dans les semaines qui viennent.
L’Union européenne avait reporté d’un an – de fin 2024 à fin 2025 – l’entrée en vigueur de cette loi, sous la pression du Brésil, des Etats-Unis et même de l’Allemagne.
Avec ce texte, les entreprises importatrices de produits tels le cacao, le café, soja, huile de palme, bois etc devront prouver la traçabilité via des données de géolocalisation fournies par les agriculteurs, associées à des photos satellitaires. Mais cette nouvelle réglementation a provoqué une levée de boucliers des milieux d’affaires de l’agrobusiness et de nombreux Etats africains, asiatiques et sud-américains, inquiets des coûts supplémentaires engendrés pour les agriculteurs, éleveurs et exploitants forestiers.