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Application Yuka

De nouveau condamnée face à un industriel de la charcuterie


AFP le 14/09/2021 à 16:23
Meat appetizer platter with sausage, and cold cuts, above view on a slate serving board

(©Getty Images)

L'application nutritionnelle Yuka a été condamnée lundi par le tribunal de commerce d'Aix-en-Provence pour « pratiques commerciales déloyales » et « trompeuses » ainsi que pour « des actes de dénigrement » à l'encontre du fabricant de charcuterie ABC Industrie.

Fin mai, le tribunal de commerce de Paris avait rendu une décision similaire au profit de la Fédération des industriels charcutiers traiteurs (FICT), dont fait partie ABC Industrie. Basée à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône), l’entreprise, dont une gamme de jambons cuits jouit d’un mauvais classement par Yuka compte tenu notamment de leur teneur en nitrites, accusait l’application de lui avoir « occasionné d’importants préjudices financiers et moraux, outre une atteinte grave à sa réputation », selon le jugement que l’AFP a pu consulter.

ABC Industrie reprochait notamment à Yuka de diffuser des informations fausses sur les dangers des nitrites pour la santé des consommateurs. « Cette société vend essentiellement des produits à la coupe, ce sont des produits qu’on ne note pas dans Yuka », a réagi auprès de l’AFP Julie Chapon, la cofondatrice de Yuka, qui a décidé de faire appel. « Nous avons été condamnés pour préjudice moral et « réputationnel » » mais « le système de notation de Yuka n’a pas été remis en question », ce qui « était leur principale demande », a-t-elle ajouté.

Dans sa décision, le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence condamne Yuka à verser à ABC Industrie 25 000 euros de dommages et intérêts, contre 714 000 demandés par l’entreprise. L’application devra toutefois retirer l’appréciation « risque élevé » attribué à l’additif E250 (nitrite) et supprimer toute mention précisant que les nitrites seraient « cancérogènes » ou « génotoxiques ». La société ABC Industrie a en revanche été déboutée de sa demande de suppression par Yuka des qualificatifs « mauvais » et « médiocre » attribués à ses produits concernés.

« Nous sommes plutôt satisfaits » du fait que le tribunal reconnaisse que « les informations délivrées par Yuka doivent être justes et scientifiquement prouvées », s’est félicité auprès de l’AFP Fabien Castanier, le délégué général de la FICT qui regroupe 300 entreprises, en majorité des PME. Fin mai, le tribunal de commerce de Paris avait interdit à Yuka « d’opérer un lien direct » entre une pétition visant à interdire l’ajout de nitrites ou de nitrates dans les produits de charcuterie et les fiches de l’application relatives à ces derniers. Yuka a également fait appel de cette décision. Avec l’association de consommateurs Foodwatch et la Ligue contre le cancer, Yuka participe à une campagne demandant le retrait des nitrites dans les charcuteries.