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Insee

De faibles récoltes pèsent sur le revenu des agriculteurs en 2020


AFP le 16/12/2020 à 18:29
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Le revenu des fermes françaises va reculer en 2020, conséquence logique de mauvaises récoltes de céréales et de betteraves, notamment, selon une note publiée mercredi par l'Insee.

Les richesses produites par les exploitants agricoles devraient ainsi reculer de 6,5 %, selon cette note qui prend comme référence la « valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif ».

Cet indicateur est, en résumé, le solde entre les recettes et les dépenses liées à la production. Il comprend les recettes et les subventions des aides européennes, moins les dépenses de production comme l’énergie, les engrais, les aliments pour animaux. Il ne comprend pas en revanche les charges salariales, les impôts, les intérêts ou les charges locatives.

Cette première estimation de l’Insee, basée sur des données collectées jusqu’au mois d’octobre, table donc sur un net repli lié notamment au recul de production des céréales.

En raison de mauvaises conditions climatiques, « la production céréalière baisse nettement en volume (- 18,7 %), en particulier pour le blé tendre (- 26,4 %), l’orge (- 23,5 %) et le blé dur (- 17,1 %) », rappelle l’Insee.

Ces reculs de production sont partiellement compensés par un effet prix, souligne l’Insee, qui fait valoir que « les prix des céréales (+ 8,1 %) sont soutenus par le déficit d’offre dans l’hémisphère nord et par la demande mondiale adressée à la France ».

Autre point noir, « la production de betteraves industrielles a chuté (- 28,4 %) sous l’effet de conditions climatiques défavorables et du virus de la jaunisse ayant détruit les cultures », relève l’Insee. Pour se prémunir contre ce virus diffusé par des pucerons, les insecticides néonicotinoïdes, dits tueurs d’abeilles, viennent d’être réautorisés pour trois ans.

« Il y a eu ces mauvaises récoltes céréalières, mais qui ont été un peu compensées quand même par l’augmentation des prix des céréales sur le dernier semestre, en particulier sur le dernier trimestre », a commenté Thierry Pouch, responsable des études pour les chambres d’agriculture.

Concernant la production animale, la dynamique est à peu près l’inverse des céréales, avec une légère croissance de la production (+ 0,4 %), mais des prix en baisse (- 1,3 %) « du fait essentiellement du porc (- 4 % après + 21,5 % en 2019) et du lait (- 1,6 % après + 3,6 %) », selon l’Insee.