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Attaques de loups

D. Guillaume veut un décret pour effaroucher les loups dans le parc des Écrins


AFP le 29/08/2019 à 11:05

Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume a souhaité jeudi que le Premier ministre ou la ministre de la transition écologique prennent un décret permettant aux éleveurs « désespérés » du parc national des Ecrins (Hautes-Alpes) d'effaroucher les loups qui font de gros dégâts dans leurs troupeaux.

« Je souhaiterais un décret pris par le Premier ministre ou la ministre de la transition écologique, non pas pour tuer, mais pour effaroucher, que l’éleveur qui a le permis de chasse puisse défendre son troupeau » a dit le ministre sur CNews, alors que des éleveurs ont manifesté leur colère à Gap. « Nous venons de mettre en place le plan loup, et nous avons la possibilité de faire des prélèvements jusqu’à 17 % de la population de loups car le loup n’est plus une espèce en voie de dépeuplement (…) il y a plus de 500 loups sur le territoire français », a-t-il rappelé.

Mais dans les Hautes-Alpes, les éleveurs du parc des Écrins sont dans une situation particulière : « dans un parc naturel on ne peut pas tirer, c’est la loi » a rappelé le ministre. Dans cette région, le ministre assure avoir « vu la détresse des éleveurs qui n’en peuvent plus ». « Ces jeunes sont désespérés, quand on voit 30 ou 40 brebis dérochées (qui se jettent dans le vide après avoir été poursuivies par un prédateur, NDLR), ce n’est plus possible » a jugé le ministre.

Ses propos interviennent alors que les éleveurs qui bloquaient l’entrée principale de la préfecture des Hautes-Alpes depuis lundi soir ont levé le camp dans la nuit sans avoir obtenu l’autorisation de tirer sur les loups à l’issue d’une rencontre mercredi soir entre la patronne de la FNSEA et la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne. « Effaroucher, c’est mettre un coup de fusil, pas forcément tuer, mais les faire partir » a précisé le ministre.

Didier Guillaume a par ailleurs souhaité qu’il y ait aussi plus de « prélèvements de sangliers » qui prolifèrent et détruisent les cultures. « Si nous continuons comme cela, il va y avoir beaucoup de cultures ravagées par les sangliers : il faut tuer les sangliers et pour tuer les sangliers, il faut des chasseurs » dont les rangs se clairsèment actuellement, a-t-il martelé. Les sangliers sont aussi potentiellement vecteurs de la peste porcine africaine qui ravage les élevages en Asie notamment et une partie de l’Europe de l’Est et centrale.