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Concessions agricoles

Coup de gueule du Sedima qui espère un retour au bon sens paysan !


TNC le 08/06/2020 à 06:02
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Certaines concessions agricoles pourraient ne pas traverser la crise sanitaire si les aides gouvernementales ne suffisent pas. (©Agri Bessin)

Les membres du comité exécutif du Sedima s'interrogent sur le monde d'après. Manque d'image, d'attractivité et de reconnaissance des métiers de la distribution de matériel agricole... la crise sanitaire a mis en exergue le rôle indispensable des concessions en termes de continuité dans la chaîne de production alimentaire. Les aides ne suffiront sans doute pas pour que toutes les entreprises s'en sortent. L'occasion de prélever toutes les entreprises de façon équitable et de mettre fin aux systèmes d'évasion fiscale pour financer la formation et accélérer la transformation agricole. Et si c'était cela le bon sens paysan ?

Dans un communiqué adressé à la presse, le Sedima (syndicat des concessionnaires agricoles) s’interroge sur le manque d’image, d’attractivité et de reconnaissance de ses métiers. Effectivement, pendant la crise sanitaire du Covid-19, les concessionnaires agricoles ont peu été mis en avant. Pourtant, ils sont un maillon indispensable à la chaîne alimentaire. Leur rôle est nécessaire pour assurer la continuité de l’activité agricole grâce au matériel.

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Cependant, toutes les équipes (vendeurs, magasiniers, techniciens…) se sont mobilisées pour maintenir le parc en bon état de fonctionnement. Même si parfois, comme dans l’est de la France, cela s’est fait dans des conditions difficiles. Les dirigeants et leurs équipes ont fait preuve de beaucoup de réactivité pour mettre en place les mesures nécessaires leur permettant de travailler en protégeant leur santé.

Sur l’aspect financier, beaucoup d’entreprises ont dû faire face au choc économique lié à la crise. D’où la mise en place là encore de mesures exceptionnelles pour amortir au mieux les conséquences. Trop tôt pour dire si les aides gouvernementales suffiront à limiter la chute et selon les membres du bureau exécutif du Sedima, « ce n’est pas la chute qui fait mal, c’est l’atterrissage ! » Sans ces aides, les conséquences seraient encore plus dramatiques pour beaucoup d’entre eux.

Des entreprises ancrées aux territoires, non délocalisables

Le syndicat rappelle également que les concessions agricoles sont des entreprises ancrées aux territoires. Elles ne sont pas délocalisables ! Et elles assurent le maillage territorial et la couverture locale, sans réel équivalent dans la campagne. Que ce soit en zones rurales ou urbaines, les enseignes sont présentes partout. Sans compter que le siège social est domicilié en France, ce qui contribue donc au budget de la nation via les taxes, les impôts et les cotisations qu’ils paient.

Côté éthique, le syndicat s’interroge sur la légitimité de solliciter des aides exceptionnelles financées par le budget de l’État sans y avoir participé ? Concernant le « monde d’après », serait-il composé d’entreprises, y compris les multinationales, qui participeraient équitablement à l’effort national ? Les systèmes même légaux, et aussi complexes qu’obscurs pour échapper à la majorité de la fiscalité locale ne trouvent-ils pas leur limite éthique ? Outre les applaudissements de 20 h, la manne financière qui échappe chaque année à l’impôt serait sûrement très utile aux personnels soignants ! Et aussi mobilisable pour soutenir le développement des entreprises qui contribuent à l’activité agricole, économique, sociale, culturelle et sportive.

De l’argent pour financer la formation et accélérer la transformation agricole

De l’argent collecté qui pourrait être redistribué pour attirer et former de futurs salariés (techniciens, magasiniers, vendeurs…), financer des programmes de reconversion professionnelle, accélérer la transformation et l’innovation dans nos entreprises… Finalement, n’est-ce pas cela le bon sens paysan ?