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Installation

Comment les banques évaluent-elles mon projet ?


TNC le 04/01/2022 à 16:30
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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les premiers éléments que les banques regardent, lorsqu'elles analysent un dossier d'installation agricole, « ne sont pas financiers ». « Ils portent sur le candidat lui-même et son projet, et viennent avant l'étude de financement », explique Ronan Simon du Crédit Mutuel de Bretagne.

Les critères concernant le porteur de projet

« Le futur pilote de la ferme, c’est le porteur de projet ! C’est pourquoi nos attentes envers lui sont à la fois nombreuses et importantes », met en avant Ronan Simon, responsable adjoint du marché de l’agriculture au Crédit Mutuel de Bretagne. 

Le futur pilote de la ferme, c’est lui ! 

C’est pourquoi, également, ces facteurs sont essentiels :

  • la formation et l’expérience professionnelle car « aujourd’hui, être chef d’exploitation ne s’improvise pas. En outre, il faut être opérationnel tout de suite » ;
  • les motivations qui, elles, « renvoient à se demander pourquoi on s’installe. Agriculteur est un métier, où la passion est l’une des clés de réussite » ;
  • les capacités techniques, de gestion et d’anticipation, puisque les exploitants agricoles sont de plus en plus multi-casquettes, et doivent disposer de multi-compétences ;
  • l’équilibre vie pro/vie perso, les futurs installés n’appréhendant pas toujours correctement la charge de travail : ils ont tendance à la sous-estimer ou n’y réfléchissent pas assez, privilégiant les autres paramètres. »

« Ce sont des éléments de méthodologie à travers lesquels les banques appréhendent les reprises d’exploitation agricole. Ils vont servir autant au repreneur pour bien préparer son installation, qu’au cédant pour bien organiser sa transmission, notamment pour fixer les conditions de cession, et en particulier la valeur de reprise de la ferme. Si tous ces critères sont bien remplis, nous sommes moteurs pour que le projet aboutisse. »

Les paramètres liés au projet lui-même

L’objectif est de vérifier la cohérence du projet avec :

  • les moyens de production (état, fonctionnalité), pour savoir si tout est bien dimensionné et si certains équipements ont besoin d’être rénovés ;
  • la main-d’œuvre (dirigeants, salariés), toujours pour une question de dimensionnement et par conséquent de charge de travail ;
  • les partenaires (coops, banques, filières/débouchés), dont le rôle est d’accompagner et de favoriser la réussite du projet ;
  • le prévisionnel et le plan de financement : il faut vérifier notamment que la durée de remboursement des emprunts est adaptée, c’est-à-dire qu’elle permet entre autres de renouveler le matériel et les bâtiments à plus ou moins long termes.

Ceci sert à déterminer un prix de vente, dit « prix d’équilibre », pour les productions futures du jeune agriculteur, qui soit en adéquation avec le marché et la filière. Il en découle une marge de sécurité.

Les modalités d’étude du financement

1. L’adaptation des données du cédant au prévisionnel/projet

« Le repreneur reproduit rarement à l’identique ce qu’a fait le cédant », fait remarquer Ronan Simon du Crédit Mutuel de Bretagne, alors il faut voir si les évolutions qu’il souhaite mettre en place tiennent la route sur le plan économique.

2. L’optimisation du plan de financement

En termes de durée par exemple par rapport à la qualité des équipements, sachant qu’il vaut mieux « prévoir des marges de sécurité, soit un peu de différé au démarrage, parce qu’il y a toujours des imprévus » (notons, qu’à partir de cette étape, on peut « dégager un prévisionnel pluriannuel »).

3. Le calcul de l’EBE

Grâce à cet EBE estimé, le jeune installé doit pouvoir « payer ses annuités et effectuer des prélèvements privés suffisants, en gardant une marge de sécurité et en lien avec le seuil de rupture.

Source de l’article : webinaire « Comment évaluer mon exploitation : quel juste prix pour moi, pour mon repreneur ? », organisé par la chambre d’agriculture de Bretagne, dans le cadre de la semaine régionale de l’installation et de la transmission, du 20 au 27/11/20 et de la Quinzaine de la transmission/reprise d’exploitations agricoles 2020 déployée à l’échelle nationale dans tout le réseau.