Cognac : Macron, raisonnablement optimiste quant aux négociations avec la Chine


AFP le 14/05/2025 à 08:15

Emmanuel Macron s'est déclaré « raisonnablement optimiste » quant aux négociations en cours avec la Chine sur le cognac, espérant parvenir à faire baisser les droits de douane mis en place par ce pays « en représailles ».

« Je suis raisonnablement optimiste, je pense qu’on va y arriver. Et donc dans les semaines et les mois qui viennent, on va tout faire pour essayer d’obtenir une levée de ces droits de douane, pour rouvrir le marché chinois » aux importations de cognac, a déclaré le président français dans une émission sur TF1.

« La Chine a imposé des droits de douane en représailles de ce que les Européens ont fait sur les véhicules électriques. J’ai vu à deux reprises le président chinois. Je lui ai dit « c’est pas sérieux, on ne subventionne pas le cognac dans notre pays » », a souligné Emmanuel Macron.

Des mesures antidumping temporaires de Pékin imposent depuis mi-novembre aux importateurs de brandys européens (eaux-de-vie de vin, essentiellement du cognac) de déposer auprès des douanes chinoises une caution, en représailles à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.

Ces mesures ont porté un coup en France à la filière cognac, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois depuis leur instauration.

Pékin a déjà infléchi sa position fin mars en repoussant de trois mois l’application définitive des droits de douane supplémentaires, à l’issue d’une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

« Il y a une enquête qui est conduite, il y a une ouverture. On a obtenu que ça baisse sur le « duty free », c’est à peu près un tiers du marché (…) On se bat sur les enquêtes techniques », a indiqué Emmanuel Macron.

Quant aux perspectives de droits de douane accrus aux Etats-Unis, qui menacent aussi la filière, le président français a souligné : « Là, aujourd’hui, les menaces de 200 % (de surtaxes douanières, NDLR), c’est des mots, des menaces. Il faut faire attention. La réalité, c’est qu’on a 10 % ». « Malgré tout, c’est un problème pour la filière parce qu’une partie de ces alcools sont vendus pour des ménages modestes. Et donc on va là aussi se battre dans la négociation commerciale plus large avec l’administration américaine », a-t-il ajouté.