Baromètre Kantar/Pourdebon

Circuits courts : l’origine France davantage privilégiée par les consommateurs


TNC le 15/03/2024 à 06:53
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Qualité et goût, origine française, lien avec le producteur, rémunération de l'agriculteur : dans l'ordre, les motivations d'achat en circuits courts. (© kotoyamagami, Adobe Stock)

L'origine France des produits est passée, en un an, de 3e à 2e critère d'achat en circuits courts, selon le baromètre annuel réalisé par l'institut de sondage Kantar pour la place de marché en ligne Pourdebon.com. Et c'est celui qui progresse le plus. Un lien avec la forte mobilisation des agriculteurs de début d'année ?

« L’origine France des produits » détrône « la juste rémunération des productions », à la 2e place des motivations d’achat en circuits courts des consommateurs. Les deux en tête, ex aequo, aurait été le résultat idéal. Un jour peut-être… Comme l’an dernier, « le goût et la qualité », premier critère pour plus de 75 % d’entre eux, se situe largement en haut du classement. C’est ce que révèle le baromètre annuel de l’institut de sondage Kantar pour le site web Pourdebon.com.

57 % préfèrent les produits français, 75 % le goût et la qualité.
La rémunération des producteurs arrive en 4e position.

Ainsi, 57 % des 1 000 répondants affichent une préférence en faveur des aliments produits dans notre pays, contre 53 % l’an dernier, soit + 4 points. Viennent ensuite « la relation de proximité avec les producteurs » (52 % ; + 3,5 pts), « la juste rémunération des productions » (47 % ; + 3,5 pts), « l’impact sur sa santé » (39 % ; + 3,5 pts) et « la réduction de son empreinte environnementale » (31 %). Dans ce qui incite à acheter en circuits courts, l’origine France est donc ce qui progresse le plus cette année.

Les jeunes peu sensibles au « Made in France »

Précisons qu’ils ont été interrogés entre le 30 janvier et le 5 février, en pleines manifestations agricoles, qui ont marqué les Français par leur ampleur et leur relais médiatique. Ont-elles sensibilisé sur la provenance de l’alimentation ? L’avenir nous le dira et, déjà d’ici un an, les résultats du prochain baromètre. Dommage cependant qu’elles n’aient pas permis la même sensibilisation sur la rémunération des agriculteurs, malgré la progression à souligner de cet item dans le sondage.

La qualité, le goût, la proximité avec les exploitants importent bien sûr, mais est-ce envisageable qu’ils arrivent juste après ? Ou alors, cela restera-t-il un voeu pieux ? D’autant que le Made in France ressort comme plus important pour les anciennes générations, les nouvelles étant plus préoccupées par l’impact de leur consommation sur l’environnement.

Un « engouement » pour ce mode d’achat, imputable à la crise agricole ?

Parmi les autres éléments intéressants à signaler : 67 % des personnes sondées déclarent consommer des denrées alimentaires en circuits courtsau moins une fois par mois, en nette hausse sur un an (+ 6 pts), surtout chez les 55-64 ans, qui sont 72 % à avoir cette fréquence de consommation. « Un engouement » que Pourdebon.com, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 24 % (et les volumes commercialisés de 20 %), attribue aussi à la crise agricole. Celui-ci est fort en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, grandes consommatrices, suivies de Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie se classant en dernier.

80 % en points de vente physiques.

Le podium, dans l’ordre, des produits plébiscités dans ce mode de commercialisation : les fruits et légumes (81 %), le fromage (52 %) et la viande (46 %), principalement chez les hommes et en région BFC pour celle-ci. Les points de vente physiques demeurent le moyen d’approvisionnement majoritaire, et de loin car privilégiés à 80 %. 14  % commandent par internet ou une application mobile, et retirent leurs marchandises dans un relais colis. 13 % se font livrer à domicile.

Prix trop élevé

Le principal frein pourtant : l’absence ou le nombre insuffisant de lieux de collecte proches (pour 35 %). Plus généralement, 24 % ne savent pas où s’approvisionner. Un problème fréquent en Île-de-France, mais également en Bretagne. Toutefois, le repli de 2 à 3 points par rapport à la précédente enquête est encourageant, puisque révélateur « d’une meilleure accessibilité des circuits courts ». Par ailleurs, 33 % jugent le prix trop élévé (particulièrement les femmes, qui dépassent leurs homologues masculins de 8 pts), sans évolution « malgré l’inflation » encore très prégnante ces derniers mois, nuance la plateforme en ligne. Les inconvénients également cités : « trop contraignant » pour 14 % et « pas assez de choix » pour 9 %. 6 % ne connaissent pas les circuits courts et 8 % ne voient pas leur intérêt.

Premier frein : savoir où s’approvisionner + manque de points de collecte.

Chiffre très élevé, 96 % aimeraient davantage de transparence sur les marges de la distribution. Pourdebon.com en profite pour rappeler la liberté laissée aux producteurs et artisans, dont ils vendent en direct les produits en ligne, « de fixer leurs prix de vente ». « 70 % de ce dernier leur revient, 15 % correspondent aux coûts de transport, 5 % respectivement aux frais techniques, aux dépenses marketing et pour rémunérer nos équipes », indique la place de marché. En 2023, pour sa 6e année d’activité, elle a commercialisé 1 million de produits, de 700 fournisseurs. L’équivalent de 230 000 commandes et 25 000 livraisons, sur tout le territoire, en frais, sec et surgelé.