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Émissions industrielles

Bruxelles propose d’étendre la directive à presque tous les élevages


TNC le 07/04/2022 à 17:05
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La révision de la directive européenne sur les émissions industrielles considérerait les élevages bovins comme des pollueurs industriels. (©Pixnio)

Le 5 avril, la Commission européenne a proposé une révision de la directive sur les émissions industrielles qui inclurait presque la totalité des élevages français. Un « non-sens » pour le ministre de l’agriculture et les organisations professionnelles (FNSEA, FNB, FNPL, FNP…) qui dénoncent des contraintes nouvelles injustifiées sur un modèle d'élevage français plus vertueux que d'autres.

La Commission européenne a proposé le 5 avril une révision de la directive IED, qui concerne les émissions industrielles, avec un objectif de réduction de la pollution. Dans ce nouveau projet, presque tous les élevages français seraient concernés, notamment les élevages bovins. « Selon ce texte, un élevage bovin allaitant moyen, en France, comptant 60 vaches pour 100 animaux, sur 60 hectares, nourris à 80 % d’herbe, et dont la ration totale est produite à 90 % par l’éleveur, devrait être pénalisé, voire remis en cause. Ce sera aussi le cas de nos exploitations herbagères les plus extensives, dès lors qu’elles compteront plus de 100 « Unités Gros Bovins » sur 200, 300, 400 hectares de prairie », alertait la Fédération nationale bovine dès le 4 avril.

Ce sera aussi le cas, par exemple, pour « un élevage de 500 porcs alimentés par les céréales produites sur la ferme où travaille une éleveuse », ou « un élevage de volailles avec deux poulaillers de 1 200 m2 où travaillent l’éleveur et un salarié », et qui « seraient désormais assimilés, du fait de cette directive, à des élevages industriels », dénoncent la FNSEA, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), la Fédération nationale porcine (FNPL), la FNB et la confédération française de l’aviculture (CFA) le 7 avril.

Pour les organisations, cette nouvelle réglementation, imposant davantage de contrainte et de normes, « pousse, de fait, à accroître la taille des élevages et met en danger les élevages les plus petits ! ».

« Où est la Commission quand elle doit s’opposer aux pratiques d’élevage vraiment industrielles, pratiquées dans le monde ? Celles des feedlots de 10, 20, 30 000 bovins dopés aux antibiotiques, par exemple ? Ces mêmes « élevages » auxquels la Commission offre de nouveaux accès au marché européen à chaque nouvelle négociation d’accord bilatéral. Et auxquels elle refuse toujours d’imposer les normes de production européennes lorsqu’ils commercent sur notre marché », demande la Fédération nationale bovine dans sa lettre au Commissaire européen à l’environnement.

C’est un non-sens, pour Julien Denormandie

Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a également condamné ce texte « qui ne tient pas compte de la réalité de nos élevages ». « C’est un non-sens. Nous nous battrons au niveau du Conseil pour remettre de la raison dans ce texte », a-t-il indiqué sur Twitter le 5 avril.