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Guerre en Ukraine

Bruxelles « cède à l’agriculture productiviste », dénonce la Conf’


TNC le 24/03/2022 à 11:20

Pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire, la Commission européenne a annoncé un certain nombre de mesures, permettant notamment d’utiliser les jachères afin de produire davantage. Une annonce qui, d’un point de vue agronomique, fait peu de sens, estime la Confédération paysanne. Pour le syndicat, Bruxelles « cède aux tenants d’une agricultrice productiviste ».

L’autorisation de déroger aux règles de verdissement, annoncée cette semaine par la Commission européenne dans le cadre de la guerre en Ukraine, constitue « un choix tordu », estime la Confédération paysanne. « En France, les jachères sont souvent des surfaces pas ou difficilement productives. Parallèlement, les niveaux de rendement stagnent voire diminuent pour des raisons agronomiques et climatiques, principalement dans les systèmes à forte intensification », indique le syndicat qui dénonce, dans cette décision, l’influence de « l’agriculture productiviste ».

« S’il s’agit de « produire plus », la solution urgente est d’arrêter d’utiliser les productions alimentaires pour la production énergétique (agro-carburant, méthanisation), proposition d’ailleurs formulée par la Commission », ajoute ainsi la Confédération paysanne, précisant que cela libérerait 5 % des surfaces pour la production, au lieu de 2 % pour les jachères.

Pour le syndicat, la solution à la crise alimentaire qui menace ne réside cependant pas dans le « produire plus », mais dans « le contrôle du prix des céréales et l’instauration de prix solidaires ». « Les populations fragiles, qu’elles soient en France, en Ukraine, en Afrique, ne seront jamais en mesure d’accéder à l’alimentation tant que le prix du blé sera déterminé par la spéculation financière », ajoute la Conf’.