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Réforme de la Pac

Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial, des « profiteurs de la Pac » ?


TNC le 12/01/2021 à 17:13
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Alors que la réforme de la Pac entre dans une phase cruciale pour la définition du plan stratégique national, la plateforme « Pour une autre Pac » a lancé une campagne de communication ciblant cinq acteurs de l’agroalimentaire qui, selon le collectif, « profitent le plus de la Pac au détriment des paysans ». Le collectif réunissant « 44 organisations paysannes, environnementales et citoyennes » veut sensibiliser le ministre de l’agriculture sur « les aberrations » de la distribution actuelle des aides.

Pour la plateforme « Pour une autre Pac », le terme «  basta », nom qu’elle a donné à la campagne de communication lancée mardi 12 janvier 2021, raisonne de deux manières. Outre l’interjection familière d’origine italienne, le collectif réunissant 44 organisations (Civam, Confédération paysanne, Générations futures, Greenpeace, FNE, etc) autour d’un même projet pour la politique agricole commune entend dénoncer « les profiteurs de la Pac ». Il cible ainsi « Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial » et leurs marques respectives les plus connues du grand public : Charal, Lesieur, Savéol, Beghin Say ou Soignon.

« La Pac actuelle et les règles de distribution des aides incitent l’agriculture française à s’industrialiser au détriment de l’intérêt général », a rappelé Matthieu Courgeau, président de la plateforme et agriculteur vendéen lors d’une conférence de presse mardi 12 janvier 2021. « Nous voulons dénoncer les injustices actuelles et porter la voix des paysans qui souhaitent la révision complète de la Pac », a continué Clotilde Bato, coordinatrice de la campagne. La plateforme a lancé un site dédié à sa campagne « Basta ».

Vidéo de la campagne « Basta » de la plateforme « Pour une autre Pac » :

« Captation ou perception directe d’aides de la Pac »

« On veut faire comprendre que la Pac est une politique publique qui doit servir à tout le monde. Or elle sert aux plus gros et ça appauvrit les plus petits, poursuit Aurélie Catallo, coordinatrice de la plateforme. Basta, ce sont les Gafam de l’agroalimentaire, des symboles aux pratiques néfastes pour le bien-être animal, l’environnement et les paysans. Soit ils bénéficient directement de plusieurs millions d’euros d’aides chaque année, soit, comme Bigard, ils en profitent en captant indirectement les aides par la pression des prix qu’ils exercent sur les producteurs ».

Le collectif assure avoir adressé, en amont du lancement de cette campagne, un « rapport argumenté » à chacune des entreprises ciblées.  « Aucune d’entre elles ne nous a répondu », explique Matthieu Courgeau. 

Le réseau « Pour une autre Pac » entend défendre des propositions proches de celles émanant de la consultation publique citoyenne ImPACtons, dont la synthèse a été publiée il y a quelques jours, notamment une politique davantage tournée vers l’alimentation, « la transition agro-écologique » et le « soutien à l’emploi et à tous les projets d’exploitations ».

Dans les mois qui viennent, le collectif « Pour une autre Pac » doit, comme d’autres organisations agricoles, environnementales ou citoyennes, être consulté par le ministre de l’agriculture en vue de l’élaboration du plan stratégique national. Ce plan définira les dispositifs de distribution des aides de la prochaine Pac.