Avec des normes supérieures, « notre agriculture disparaîtra » selon A. Rousseau
AFP le 19/07/2025 à 21:45
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a estimé samedi que l'agriculture française « disparaîtra » si on lui impose « des normes supérieures » à celles de ses voisins européens, au moment où une pétition pour l'abrogation de la loi Duplomb, censée redonner de la compétitivité aux agriculteurs de l'Hexagone, a recueilli quelque 600 000 signatures.
« Voulez-vous, oui ou non, une agriculture souveraine en France ? Ou bien acceptez-vous que notre alimentation dépende à 100 % de productions venues de pays où aucune règle n’est imposée aux agriculteurs ? », s’est interrogé le patron du premier syndicat agricole, dans une réaction transmise à la presse.
Saluant « un signal démocratique » à travers cette pétition, dont le nombre élevé de signataires pourrait permettre un débat parlementaire sur le bien-fondé de cette loi – mais pas son réexamen -, M. Rousseau estime que « le choix est clair : faire le pari d’une agriculture française avec des normes équivalentes aux pays européens pour que nous puissions nous en sortir, ou alors imposer des normes supérieures et notre agriculture disparaîtra ».
La loi Duplomb, qui prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe, est présentée par la pétition comme « une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire ».
S’adressant aux signataires de ce texte, Arnaud Rousseau interroge : « Seriez-vous prêts à signer une pétition contre les 50 % d’aliments que nous consommons en France et qui sont importés sans respecter nos règles ? ».
Le patron du syndicat a souligné par ailleurs que « cette volonté populaire s’est exprimée alors même que certains groupes politiques – les écologistes en tête – ont tout fait pour empêcher ce débat, en multipliant les amendements d’obstruction ».
Au Parlement, le texte avait en effet connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son propre rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l’« obstruction » de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.