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Marché du blé tendre

Après une hausse de presque 30 % en un mois, les marchés sont très nerveux


TNC le 19/08/2021 à 16:06
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La hausse des cours du blé tendre observée début juillet a abouti à un pic mi-août, suite à des estimations revues à la baisse en matière de récoltes et de stocks mondiaux. Désormais, la volatilité prédomine.

196 €/t pour le blé tendre meunier rendu Rouen le 11 juillet, 258 €/t le 16 août. Après plus d’un mois de hausse marquée, les cours du blé tendre ont enregistré ces derniers jours des niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis fin 2012.

La hausse a été alimentée par des conditions météo défavorables aux récoltes dans plusieurs bassins de production : chaleur et sécheresse en Amérique du Nord, moisson très pluvieuse en France et en Allemagne…

Et les baisses de production attendues ont été plus que confirmées par le rapport du département de l’agriculture des États-Unis (USDA) du jeudi 12 août. Lequel prévoit des récoltes historiquement basses et des stocks en berne en Russie, au Canada et aux États-Unis, ce qui affecterait la disponibilité en grain pour les marchés mondiaux.

Autre facteur de hausse des prix : les interrogations sur la qualité des blés en Europe, notamment côté français. « Il faut trouver des débouchés, répondre aux cahiers des charges », souligne Gautier Le Molgat, directeur général adjoint du cabinet Agritel. Sans quoi une partie importante des volumes pourrait être redirigée vers les marchés de l’alimentation animale, tendant d’autant plus l’offre disponible pour l’alimentation humaine.

Dès lors, à quelle évolution des cours peut-on maintenant s’attendre en blé tendre ? « Le marché a pris presque 30 % en un peu moins d’un mois et demi, on a tapé des nouveaux plus-hauts… Fort de cela, les marchés sont très nerveux. C’est un retour aux années volatiles ! Des marchés élevés engendrent des hésitations : ça monte vite, et ça descend vite », analyse Gautier Le Molgat. De fait, depuis la flambée qui a suivi la parution du rapport de l’USDA, les cours du blé tendre sont plutôt instables.

« La vraie interrogation, poursuit Gautier Le Molgat, c’est si les volumes sont vraiment bas en Russie. Là, la situation va effectivement se tendre chez les principaux pays exportateurs. Comme ce n’est pas forcément génial au Canada et aux USA, c’est un terrain propice à la fermeté. »

Et d’ajouter : « On est sur des prix élevés en euros… mais retenons bien que l’on commercialise en dollar/tonne à l’export ! On a un euro qui joue pour favoriser les exportations européennes. »

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.