Apparition généralisée de la jaunisse virale dans la plaine betteravière


TNC le 17/07/2025 à 17:30
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(© TNC)

« Depuis plusieurs jours, les symptômes de la jaunisse ont fait leur apparition dans plusieurs régions betteravières, conséquence d’une très forte présence de pucerons à partir de fin avril et courant mai », alerte la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).

« Depuis le début du mois de juillet, les symptômes de la jaunisse virale apparaissent dans de très nombreuses parcelles de betteraves sucrières. D’abord signalées en Ile-de-France, en Champagne et en Centre-Val de Loire, les parcelles touchées n’épargnent désormais aucune région de production, observe la CGB. Après un hiver doux, le printemps 2025 a été marqué par un niveau très élevé d’infestation des cultures par les pucerons. »

« La mise en œuvre de mesures prophylactiques visant à détruire les réservoirs viraux et des traitements insecticides (flonicamide et spirotétramat) n’ont donc pas permis d’endiguer les infestations de pucerons et la transmission des virus de la jaunisse. Cette situation souligne aussi que les travaux conduits depuis 2021 dans le cadre du Programme National de Recherche et d’Innovation (PNRI), piloté par l’Inrae, n’ont pas encore permis de mettre au point des alternatives efficaces aux néonicotinoïdes. »

« Une impasse technique »

Pour le syndicat, « les betteraviers restent dans une impasse technique, qui fait peser un risque majeur sur la production ainsi que sur l’équilibre économique de leurs exploitations et de notre filière, cinq ans après la crise sévère de la jaunisse de 2020 (perte de 30 % de la récolte nationale – représentant 280 M€ en valeur – et jusqu’à 70 % du rendement dans certaines régions) ».

« Depuis 2023 et l’interdiction des néonicotinoïdes, nous redoutions ce scénario car nous ne disposons pas de moyens de lutte efficaces contre les pucerons en cas de forte infestation. L’adoption récente de la proposition de loi « Contraintes » devrait nous permettre de renforcer les moyens de lutte contre cette maladie à l’avenir, c’est une nécessité pour pérenniser notre filière », a déclaré Franck Sander, président de la CGB.

En betterave, « cette loi ouvre, en effet, la possibilité d’utiliser en France par voie dérogatoire, incluant des encadrements d’usages, deux substances actives aphicides pour lutter contre les pucerons vecteurs des jaunisses virales : l’acétamipride et la flupyradifurone. Pour l’acétamipride, il ne s’agit pas de traitements de semences tels que ceux utilisés jusqu’en 2018, mais d’un traitement en pulvérisation foliaire », précise l’Institut technique de la betterave (ITB).

À l’heure actuelle, les conditions potentielles d’utilisation par voie dérogatoire de ces molécules restent à définir. « Si ces substances actives sont utilisables et contribuent à la lutte contre les jaunisses virales en France en 2026, l’ITB adaptera ses conseils de traitement en fonction des molécules disponibles et des résultats d’expérimentations à sa disposition. Des essais spécifiques seront également mis en place dès la prochaine campagne pour produire des références expérimentales propres à nos conditions agro-climatiques. »

L’institut technique souligne aussi : « cette loi ne remet pas en cause nos travaux actuels pour déployer de nouvelles solutions pour contrôler les impacts des jaunisses virales sur notre productivité betteravière française ».