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Néonicotinoïdes

 L’UE abaisse les niveaux résiduels autorisés dans l’alimentation


AFP le 02/02/2023 à 15:09

La Commission européenne a adopté jeudi des règles abaissant les limites autorisées pour la présence résiduelle dans les aliments, y compris importés, de deux néonicotinoïdes, des pesticides accusés d'accélérer le déclin massif des colonies d'abeilles et bannis en plein champ dans l'UE.

« Les nouvelles règles abaisseront les limites maximales de résidus (LMR) de deux néonicotinoïdes, le clothianidine et le thiaméthoxame (…) au niveau le plus bas pouvant être mesuré avec les dernières technologies disponibles », a indiqué l’exécutif européen dans un communiqué.

Ces limites s’appliqueront à tous les aliments produits dans l’UE, mais également aux importations de produits alimentaires et d’aliments pour animaux. La mesure s’imposera aux produits importés à partir de 2026, afin de laisser le temps aux pays tiers de se conformer aux nouvelles règles.

Apparus dans les années 1990, les néonicotinoïdes protègent les betteraves de la jaunisse, transmise par les pucerons verts, en s’attaquant au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs.

Perturbant, même à faible dose, le sens de l’orientation des abeilles et bourdons, qui ne retrouvent plus leur ruche, et altérant le sperme des mâles, ces pesticides sont accusés de contribuer au déclin mondial des pollinisateurs.

Depuis 2018, l’UE a interdit l’usage en plein champ de trois néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), et la Cour de justice de l’UE a jugé illégales mi-janvier les dérogations adoptées par une dizaine d’États membres pour continuer d’autoriser les betteraviers de façon préventive à utiliser des néonicotinoïdes dans l’enrobage des semences.

Les nouvelles règles s’inscrivent dans le cadre de la stratégie alimentaire européenne « De la ferme à la fourchette » et du « Pacte vert » de l’UE, qui visent à « prendre en compte les aspects environnementaux » dans l’encadrement des importations présentant des traces de substances pesticides interdites dans l’UE, « tout en respectant les normes et obligations de l’Organisation mondiale du commerce », note la Commission.