Éleveurs et libres de leurs choix


TNC le 21/08/2025 à 08:05
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(© Minerva Studio, Adobe Stock)

Comme les lauréats et participants aux Trophées de l'agriculture 2025 de l'Yonne et du Puy-de-Dôme. Beaucoup de projets d'installation, souvent hors cadre familial, alliant transformation, vente directe et ouverture vers le grand public, et qui renforcent le dynamisme de ces territoires.

La deuxième édition des Trophées de l’agriculture de l’Yonne a récompensé sept exploitations agricoles. Parmi elles, trois élevages : le Gaec Leclère dans la catégorie « dynamique du territoire », le Gaec de Chichery dans celle baptisée « réussir ensemble » et la ferme « L’amour est dans le lait » pour « l’innovation ».

9 salariés vivant dans les alentours

Le Gaec Leclère à Soumaintrain, où Anne Boucheron et Cédric Leclere sont associés, a développé un atelier de transformation laitière (80 % de sa production), élève des vaches allaitantes – 70 Blondes d’Aquitaine – et des cochons pour « valoriser le petit lait et les céréales » produites sur l’exploitation, et fait de la vente directe à la ferme. Surtout il emploie neuf salariés agricoles habitant dans les alentours.

25 installations en 60 ans

Le Gaec de Chichery, sur la commune de Chichery (6 associés dont Dominique Gouleau et Matthieu Stroebel), a été créé en 1965 par huit personnes. En 60 ans, 25 installations dans l’élevage, la dernière en 2024 ! Aujourd’hui, les deux tiers sont hors cadre familial. L’une des priorités est en effet de « transmettre l’exploitation pour assurer la continuité de ce qui a été construit. »

Des trackers solaires pour faire des glaces

À la ferme « L’amour est dans le lait », à Moulin-sur-Ouanne, Coralie et Sébastien Fouquet, en agriculture biologique, se sont lancés dans la fabrication de glaces fermières et se sont équipés de trackers solairespour répondre au besoin électrique découlant de cette diversification de l’élevage, et être rapidement le plus autonome possible en électricité.

De la ferme aux cantines

Étaient également en lice, pour cette compétition, la ferme « Les Délices du Metz » et le Gaec Cadoux pour la partie « dynamique du territoire ». Aux manettes de la première, qui compte une centaine de vaches laitières à la traite, trois associés – Didier, Victor et Bérénice Soccard – épaulés par cinq salariés. 33 000 l de lait par an y sont transformés en yaourts, fromages, crème et desserts, vendus en direct sur l’exploitation et, depuis janvier 2023, en circuits courts dans les cantines du département. Chaque année, ils organisent une journée portes ouvertes qui rassemble beaucoup de visiteurs et contribue au dynamisme territorial.

Férus de concours et expositions qui animent la vie locale

Au sein de la seconde, à Saint-André-en-Terre-Plaine, père et fils sont à la tête d’un troupeau charolais. Pascal, Jean-Michel et Claude font de la sélection et participent à de nombreux concours et expositions, départementaux et régionaux notamment qui animent la vie locale, mais aussi en France et au-delà. Leur viande est à la carte de plusieurs restaurants des environs.

Installations hors cadre familial et transformation

En 2025, ont également eu lieu les Trophées de l’agriculture du Puy-de-Dôme, pour la deuxième année eux aussi. Petit focus, en vidéo, sur les trois concurrents de la catégorie « installation/transmission ». La ferme de la Vallée de l’Avenir, à Saint-Nectaire, porte bien son nom. Marine Tartière, Anaïs Tréfond et Thibaut Guittard, qui n’ont aucun lien de parenté, ont décidé de la reprendre hors cadre familial, et fabriquent, à partir du lait de leurs 60 VL de race Montbéliarde, Prim’holstein et Jersiaise, le fromage éponyme qu’ils commercialisent sur place et auprès d’un affineur.

Cette activité, lancée lorsqu’ils se sont installés sur l’élevage, leur permet de « partager leur passion et leur travail » avec les consommateurs auxquels ils ouvrent les portes de leur exploitation. Au Gaec de Piedfroid, à Tours-sur-Meymont, Mathilde et Rémi Collin ont monté un cheptel laitier à côté des bovins allaitants Aubrac historiquement présents. La production laitière y est, pour partie, transformée en yaourts, faisselles, fromages blancs battus et fromages affinés, vendus en direct, et le restant collecté par une laiterie. Deux salariés complètent l’équipe.

Leur objectif : que leurs produits soient « accessibles financièrement pour les clients » mais qu’ils puissent « en vivre » ! Le Gaec de la Vallée du Burandou, à la Tour d’Auvergne (50 VL, une quinzaine de chèvres, 2 associés et 2 salariés) est également issu d’une reprise d’exploitation hors cadre familial. Le Saint-Nectaire de Marie Falgoux et Antoine Dalla-Zanna a déjà été primé deux fois au Salon de l’agriculture, d’une médaille d’argent et d’or. « On a des contraintes mais aussi une grande liberté dans nos choix », soulignent-ils. Un beau résumé de cette série de témoignages.