À Paris, Lula exhorte Macron à conclure l’accord UE-Mercosur
AFP le 05/06/2025 à 14:45
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, reçu jeudi par Emmanuel Macron à Paris, a vanté la qualité de la relation bilatérale tout en exhortant son homologue français d'accepter de conclure l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, auquel Paris est fermement opposé.
« Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre cœur », a lancé M. Lula lors d’une conférence de presse à l’Êlysée. L’accord UE-Mercosur « serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire », a-t-il ajouté, sur fond de surtaxes douanières imposées partout dans le monde par le président américain Donald Trump.
« Je vais assumer la présidence du Mercosur (…) pendant un mandat de six mois. Et je voudrais vous dire une chose : je ne vais pas laisser la présidence de Mercosur sans un accord avec l’Union européenne », a-t-il insisté, avant de se dire « optimiste » sur une issue positive.
Cet accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay doit permettre à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains. Paris s’oppose à cet accord dans sa forme actuelle, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne.
Signature d’une série d’accords de coopération
« Cet accord, dans le moment stratégique que nous vivons, il est bon pour beaucoup de secteurs, mais il fait porter un risque pour l’agriculture des pays européens », a répondu Emmanuel Macron, alors que des députés français avaient réuni la veille plusieurs filières agricoles à l’Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l’accord.
Il s’agit de la première visite d’État en France d’un président brésilien depuis 2012. Elle intervient à quelques mois de la COP30 organisée par le Brésil en novembre. Les deux présidents, qui entretiennent des relations chaleureuses malgré leurs différends, devaient partager un déjeuner de travail, puis un dîner d’État dans la soirée.
La visite de M. Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, va permettre de signer une série d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, la technologie, la défense, l’énergie et la santé.