Accord UE-Mercosur : la Coordination rurale dénonce une « trahison programmée »


AFP le 04/09/2025 à 10:18

L'accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l'Union européenne, que la Commission européenne appelle à approuver, est une « trahison programmée », a affirmé jeudi le secrétaire général de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français.

« C’est une trahison, une trahison programmée », a déclaré Christian Convers, sur les ondes de RMC/BFM. « On n’est pas dupes, on aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées », a-t-il dit, ajoutant : « ça ne va pas renforcer le lien de confiance que les agriculteurs ont avec leurs gouvernants ».

« Dès aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance (lundi), il demande un vote à l’Assemblée nationale », appelant à « se prononcer contre l’accord UE-Mercosur . (…) Le président de la République devra suivre ou pas », a-t-il indiqué.

Selon lui, « il faut savoir aujourd’hui si la France a encore quelque chose à dire en Europe. Je pense qu’elle a encore les moyens de le dire ». « C’est une question de société. Il faut savoir demain ce que les consommateurs veulent dans leur assiette. Si vous ne voulez plus que des produits qui viennent d’Amérique du Sud, vous les aurez », a-t-il lancé.

« Un marché de dupes »

La Commission européenne a appelé mercredi les 27 pays de l’UE à approuver rapidement l’accord commercial avec des pays latino-américains du Mercosur, après la validation du texte par les commissaires européens. Bruxelles, qui espère obtenir leur aval avant fin décembre, promet des garanties « robustes » aux agriculteurs, avec des clauses de sauvegarde renforcées.

« Qui peut croire ça ? (…) C’est un marché de dupes », a dénoncé Christian Convers, ajoutant que « la Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre-échange ».

La France, qui menait la fronde au sein des 27, s’est félicité des garanties avancées par Bruxelles, mais la porte-parole de son gouvernement Sophie Primas a précisé que Paris avait encore « besoin d’analyser cette clause de sauvegarde ». Le Premier ministre français François Bayrou aborde une rentrée politique à haut risque, dans un contexte d’appels sur les réseaux sociaux à bloquer le pays le 10 septembre.

Christian Convers s’est cependant montré sceptique sur ces appels au blocage en France pour le 10 septembre : « la journée du 10 septembre, plus on avance, moins on y voit clair dans cette journée-là. Je crois qu’on n’est pas là forcément pour bloquer le pays, on est là pour faire avancer les dossiers ».