Accord UE-Maroc : action coup de poing de la Confédération paysanne à Perpignan

Des agriculteurs de la Confédération paysanne ont mené mercredi une action coup de poing près d'un entrepôt puis dans un supermarché de Perpignan pour dénoncer l'accord commercial UE-Maroc et « l'occupation illégale » du Sahara occidental par Rabat.

Une vingtaine d’agriculteurs ont ainsi rempli des caddies de tomates provenant du Maroc, mais produites selon eux au Sahara occidental, avant de les sortir à l’extérieur du magasin Carrefour, où s’étaient rassemblés une cinquantaine de manifestants, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Peu avant, ils avaient tenté de pénétrer dans une entrepôt du groupe franco-marocain Azura, pour mettre en évidence aussi la présence de tomates du Sahara occidental, mais ils ont été refoulés par des salariés.

« Ces tomates arrivent ensuite sur le marché français à des prix défiant toute concurrence. On défend à la fois l’autodétermination du peuple saharaoui et un revenu digne pour les paysans en France », a expliqué Fanny Métrat, porte-parole du troisième syndicat agricole français, à proximité de l’entrepôt.

Pour Jean Thévenot, un autre porte-parole, « c’est comme si on étiquetait des tomates comme étant israéliennes, alors qu’elles sont produites dans les territoires palestiniens ».

La Confédération paysanne accuse l’Union européenne de bafouer une décision de la Cour européenne de justice (CJUE) d’octobre 2024 imposant d’indiquer le Sahara occidental comme « pays d’origine » pour mentionner la provenance de melons ou tomates cerises exportées de cette zone par le Maroc.

Vaste étendue désertique de 266 000 km2 situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé : le Maroc en contrôle plus de 80 % à l’ouest, le Front Polisario moins de 20 % à l’est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle des Casques bleus de l’ONU.