Hautes-Pyrénées

Abandon d’un projet contesté de porcherie


AFP le 06/11/2020 à 15:05

Le groupe Fipso, spécialisé dans l'élevage et la transformation de viande porcine, a abandonné selon la préfecture la construction d'une porcherie industrielle dans les Hautes-Pyrénées, qui devait accueillir jusqu'à 6 000 animaux par an, au grand soulagement des opposants à ce projet.

« Le porteur de projet a informé le préfet qu’il abandonnait », a indiqué vendredi la préfecture des Hautes-Pyrénées à l’AFP.

Porté par la société Selec’Porc, filiale à 100 % de l’entreprise Fipso, basée à Lahontan dans les Pyrénées-Atlantiques, le projet prévoyait la construction d’un bâtiment de 2 600 m2 sur le site d’une ancienne porcherie sur la commune d’Ossun, à une quinzaine de kilomètres de Tarbes.

Cette exploitation devait recevoir 2 928 porcs et porcelets de manière permanente dans le but d’y être engraissés, soit 6 420 animaux par an, sur un modèle breton d’élevage intensif hors sol.

« Nous sommes très heureux d’apprendre cet abandon. La mobilisation a payé », a déclaré José Astorga, le président de l’association No Porcharan, qui s’était constituée il y a deux ans contre l’installation de la porcherie, dénonçant les nuisances environnementales et sanitaires, ainsi que le modèle industriel et le manque de bien-être animal.

Un recours en contentieux contre l’enregistrement du projet en préfecture, déposé en septembre 2019 par l’association, est toujours en cours au tribunal administratif.

« On a relevé de nombreux manquements et d’imprécisions dans leur dossier et, à mon avis, ils savaient qu’ils avaient peu de chances de gagner au tribunal administratif. On est rentré vraiment de manière très pointue dans le dossier, mais si on n’avait pas fait ça, le projet serait certainement passé. C’est rare que ces combats-là soient gagnés », a poursuivi José Astorga.

No Porcharan avait organisé plusieurs manifestations contre le projet, dont une qui avait réuni plus de 600 personnes en mars 2019 à Tarbes. Une trentaine de membres du collectif avait également bloqué le départ de la 14e étape du Tour de France 2019 pendant une quinzaine de minutes.

« Vous ne voulez pas de production locale….vous aurez une production internationale », réagit la FDSEA 65 dans un communiqué, exprimant des « regrets quant à la décision d’abandon du projet ». « Ce renoncement est un succès de plus pour les écolos bobos (…) qui viennent s’installer dans nos campagnes pour profiter de la vue sur nos champs et nos montagnes », poursuit le texte.

Contactée par l’AFP, la société Fipso n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.