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Sésame contaminé

« Pas forcément un risque immédiat » vu les doses constatées


AFP le 22/04/2021 à 15:05

« On procède au retrait des produits quelle que soit la quantité » d'oxyde d'éthylène, agent cancérogène retrouvé dans de nombreux produits contenant des graines de sésame, même s'il n'y a « pas forcément un risque immédiat » pour la santé des consommateurs, a expliqué jeudi la DGCCRF.

« L’oxyde d’éthylène sert à désinfecter les produits et est interdit en Europe depuis 2011 car classé comme cancérogène », a rappelé Virginie Beaumeunier lors de la présentation du rapport annuel de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Dans le cas d’un produit classé CMR (agent cancérogène, mutagène et reprotoxique), les autorités doivent « limiter l’exposition des consommateurs au maximum », même s’il n’y a « pas forcément un risque immédiat aux doses constatées », explique-t-elle, précisant n’avoir « pas eu de signalement de personnes qui auraient été immédiatement malades ». « Les autorités de santé disent qu’on doit en limiter l’exposition des consommateurs, c’est pour cela qu’on procède au retrait de produits quelle que soit la quantité » de cet agent retrouvée, a-t-elle encore précisé.

Biscuits, houmous, baguettes, salades, burger, farine, huiles, purée, biscottes ou encore chocolat… Au 31 décembre 2020, la DGCCRF dénombrait « 821 produits rappelés, 5 884 établissements contrôlés et 170 anomalies ». Comment expliquer la présence de cette molécule dans les graines de sésame, en provenance notamment d’Inde ? Un rapport parlementaire récent évoque plusieurs hypothèses, comme celle « d’un traitement préventif par fumigation » afin de réduire d’autres risques tels la présence de salmonelles. Ou encore l’usage du produit en tant que pesticide durant la production.

Les élus ont estimé que cette alerte devait « servir de leçon », et appelé à durcir les contrôles à l’importation. Mardi, l’association de défense des consommateurs CLCV a quant à elle regretté que « les consommateurs restent peu informés » sur cette contamination, réclamant notamment « une évaluation des risques pour les différentes catégories de produits concernés, en tenant compte des données toxicologiques de l’oxyde d’éthylène et de sa quantité présente dans ces produits ».