« L’agriculture doit être remise au centre de la table, et surtout écoutée »
TNC le 28/02/2024 à 18:00
Au salon de l’agriculture, Lou-Anne Jannel, Miss agricole 2024 a reçu son écharpe le 27 février des mains de Pauline Pradier, qui l’a précédée en 2023. La jeune éleveuse entend mettre à profit son titre pour défendre la profession et profiter de l’évènement pour faire passer des messages à un large public.
S’il fait écho à l’élection de Miss France, le concours Miss et Mister Agricole surfe sur cette image reconnue pour défendre une profession qui l’est beaucoup moins. Pour l’agriculture, trouver des porte-parole dynamiques et engagés s’avère essentiel, d’autant plus avec le contexte de crise actuel.
« Je trouve ce titre important, car on a une profession qui est extrêmement dure, avec une surcharge mentale et physique. Avoir un titre qui change de l’ordinaire et met en avant notre profession agricole de manière amusante, tout en gardant un dynamisme dans notre milieu agricole, finalement, ça permet de mettre en avant notre profession », défend ainsi Lou-Anne Jannel.
« On a eu certaines réponses qui ne sont pas concrètes »
Éleveuse de brebis de race tarasconnaise en Ariège, la nouvelle Miss France Agricole, âgée de 23 ans, est d’autant plus sollicitée qu’elle s’est engagée sur plusieurs blocages lors des manifestations, défendant son métier avec beaucoup d’ardeur. Comme beaucoup d’autres agriculteurs, les annonces du gouvernement la laissent d’ailleurs sur sa faim.
« Aujourd’hui, je trouve qu’on a eu de la puissance dans nos mouvements, il ne faut pas lâcher. On a eu certaines réponses mais qui pour moi ne sont pas concrètes. J’attends un vrai soutien concret de la part de l’administration française envers nos agriculteurs. L’agriculture doit être remise au centre de la table et surtout écoutée, à travers ses agriculteurs.
Mettre en avant les femmes et susciter des vocations
À travers ce titre, Lou-Anne Jannel souhaite aussi rappeler que les femmes ont toute leur place en agriculture. « On peut être une femme et y arriver dans la profession », insiste-t-elle.
« On est de plus en plus nombreuses, de mieux en mieux accompagnées, au niveau des équipements… Mais si des femmes hésitent, il faut qu’elles essayent, qu’elles viennent à notre rencontre. C’est avant tout un métier passion, on le fait avec nos tripes, avec le ventre, il ne faut pas hésiter ! » lance-t-elle avec l’espoir, aussi, que la visibilité du concours puisse susciter des vocations.
Le salon de l’agriculture, où lui a été remise son écharpe de Miss, le 27 février, est d’ailleurs l’occasion de « toucher un public plus large, plus important ». « Si ça peut me permettre de passer certains messages qui souvent ne sont pas connus de tous, je le ferai avec grand plaisir », conclut-elle avec enthousiasme.