« La MSA, ce n’est pas qu’un percepteur social ! »


TNC le 06/05/2025 à 16:29
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(© © TNC)

Pour Luc Smessaert et Manon Pisani, respectivement élus FNSEA et Jeunes agriculteurs, en charge des dossiers sociaux, l’enjeu de ces élections MSA est d’abord de mettre en avant l’importance et la spécificité du régime agricole auprès des agriculteurs et salariés appelés à voter jusqu’au 16 mai. Avec environ 5 000 candidats affiliés ou proches de leurs syndicats, ils défendent également une plus grande qualité de service pour les ressortissants.

Deuxième régime de protection sociale après la Sécu, la MSA reste aujourd’hui une spécificité propre au secteur agricole. Alors que les élections des délégués aux caisses locales sont ouvertes depuis le 5 mai, jusqu’au 16 mai à minuit, « il y a un enjeu de faire voter et de montrer que la MSA, ce n’est pas que le percepteur social, pas que la cotisation », rappelle ainsi Luc Smessaert. Le vice-président de la FNSEA aimerait une participation au moins égale à celle des dernières élections, c’est-à-dire autour de 30-31 % pour le collège des exploitants agricoles et celui des employeurs de main-d’œuvre.

Réduire les décalages

« Le dernier mandat n’est pas sans réussites, avec des victoires qui nous tenaient à cœur », appuie de son côté Manon Pisani, trésorière adjointe de Jeunes Agriculteurs, évoquant la prise en compte des 25 meilleures années pour le calcul des retraites, mais également l’amélioration du congé maternité et du congé paternité. « Ce sont des moments clés, souvent proches de l’installation où l’on essaye de construire une vie de famille en même temps qu’on structure son exploitation, il est important d’être accompagné correctement tout en ayant la possibilité de prendre du temps pour sa vie de famille, sa santé », explique l’agricultrice.

« Durant ce mandat, on a essayé de réduire les décalages entre le monde agricole et le reste de la société », résume Luc Smessaert, qui précise que les agriculteurs ont désormais trois jours de carence au lieu de 7 pour bénéficier des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail.

Sur un autre dossier d’ampleur, celui du mal-être agricole, « un gros travail a été fait pour casser ce tabou », explique également Luc Smessaert : 8000 sentinelles, sensibilisation, prévention, associations Réagir… « Et en 2025, on travaille énormément sur la santé mentale, car le problème du mal-être est multifactoriel », ajoute-t-il.

Porter une meilleure qualité de service

Les deux syndicats comptent sur les futurs délégués pour « être le relais entre des agriculteurs en attente de réponse et une MSA qui pourrait par moment donner l’impression de tourner au ralenti », explique Luc Smessaert. « On veut vraiment cette qualité de service, qu’on retrouve un échange physique surtout dans les moments clés de la vie », ajoute-t-il.

Vigilance également concernant la mise en place effective du calcul de la retraite sur les 25 meilleures années, et pour obtenir une revalorisation afin qu’aucune retraite agricole ne puisse être en dessous de 1 000 €.

L’aide au passage de relais, obtenue dans le cadre de la Loi d’orientation agricole, sera également un point d’attention, car la période de la transmission est celle où se concentre beaucoup de stress, d’incertitude, et de sentiment de mal-être chez les exploitants », détaille Manon Pisani.

« On est allés chercher des jeunes, des hommes et des femmes, l’ensemble des générations, pour être représentés au mieux, et pour que demain il y ait ce travail de proximité », et des améliorations, indique Luc Smessaert, qui rappelle que « les relations avec la MSA sont cordiales, mais également exigeantes ».