Étiquetage des produits alimentaires

« Ferme France » veut devenir la référence de la notation sociétale des produits


TNC le 05/02/2019 à 18:54
fiches_ferme_france_2019

Un an après son lancement officiel, la démarche « Ferme France » compte apposer d’ici fin 2019 sa « note sociétale », construite sur la base de plusieurs centaines de critère – environnement, bien-être animal, équité, traçabilité, entre autres – sur quatre produits emblématiques : le lait, le porc, le poulet et le pain. Les 33 organisations – des acteurs de la chaîne alimentaire – associées à ce projet, entendent, à terme, faire de cette « étiquette de notation sociétale » la référence collaborative pour évaluer la performance sociétale des produits issus de la production agricole.

Les produits alimentaires comme le jambon, les œufs ou la brique de lait pourraient voir sur leur emballage une nouvelle indication : la « note sociétale ». Aboutissement de la démarche « Ferme France », cette note constituerait un « étiquetage collaboratif d’évaluation de la performance sociétale des produits issus de la production agricole ».

« Tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du producteur au distributeur, ont affaire à une montée exponentielle de la demande sociétale, a expliqué François Attali, le président de « Ferme France ». Face à cette pression, ni une hausse des prix des produits sans aucune garantie d’un « mieux-disant » sociétal de la part des entreprises qui ont contribué à leur fabrication, ni une simple démarche RSE – Responsabilité sociale des entreprises – « ne permet de répondre de manière satisfaisante à cette demande ». D’où l’objectif final de « Ferme France » : étiqueter sur chaque produit une « note sociétale », sur la base d’un référentiel collaboratif complet, qui se substituerait aux 150 labels alimentaires existants dans le monde, y compris le « Nutri-Score », référentiel nutritionnel visible depuis plusieurs mois sur certains produits.

Etiquette simplifiée de note sociétale (©Ferme France)

« Ferme France » veut ainsi répondre à « l’érosion vertigineuse de la confiance des citoyens entre eux, des citoyens envers le monde agricole, et des acteurs de la chaîne alimentaire entre eux ». « Il faut sortir de la posture individuelle pour aller vers une posture collective », a insisté François Attali.

La FNPL, la FNP, Terrena, Sodiaal, Advitam et Cooperl parmi les adhérents

Lancée par cinq fondateurs – les groupes coopératifs Advitam et Terrena, Auchan, Sodebo et Fleury Michon, la démarche « Ferme France » fédère désormais 33 adhérents. Parmi eux figurent deux syndicats de producteurs – la FNPL et la FNP – mais aussi des entreprises et coopératives de la transformation – Cooperl, Sodiaal, In Vivo, le groupe Soufflet – et d’autres partenaires (Intermarché, Flunch, Bleu Blanc Cœur, Afnor Certification, Scan Up, l’association welfariste OABA, etc.).

Etiquette détaillée de la note sociétale Ferme France (©Ferme France)

En 2018, les acteurs de la démarche ont défini leur système de notation. Chaque produit est noté sur 100 points, en fonction d’un référentiel composé de 36 objectifs, 185 catégories d’actions et 4 niveaux de performances. À chaque étape de la production d’un produit, sont ainsi évalués l’impact sur l’environnement, la nutrition et la santé, le bien-être animal, les conditions de travail, la traçabilité, l’équité et la contribution du produit à l’économie, et l’intérêt général.

« La note sociétale évaluera chaque produit sur 100 points. Le détail par enjeu sera disponible selon les produits, sur l’emballage et via des outils digitaux », précisent les représentants de « Ferme France ».

Les acteurs de la démarche souhaitent étiqueter une vingtaine de produits différents (lait, jambon, poulet, porc) d’ici la fin 2019. Ils veulent aussi peaufiner leur système de notation. « Pour l’instant, chaque catégorie d’action bénéficie du même nombre de points. Nous souhaitons compléter les objectifs en les hiérarchisant pour donner plus de poids à certaines catégories d’actions. »