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Loi Alimentation

30 organisations dressent un « constat d’échec »


AFP le 03/11/2020 à 09:45

Revenu paysan non revalorisé, tensions commerciales, retour attendu des insecticides néonicotinoïdes... 30 syndicats et associations dressent mardi un « constat d'échec » de la loi Alimentation, ou Égalim, promulguée deux ans plus tôt.

Les ambitions de cette « loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », issue des États généraux de l’alimentation (Égalim) voulus par Emmanuel Macron et promulguée le 1er novembre 2018, sont « définitivement enterrées », estiment dans un communiqué et une « note d’analyse » ces organisations, dont la Confédération paysanne, Greenpeace et UFC-Que Choisir. Selon elles, « le constat d’échec est sans appel ».

« Aucune des ambitions et bonnes intentions déclarées en grandes pompes ou sous forme législative n’ont été suivies d’effet », dénoncent les signataires. « Là où les réformes engagées devaient permettre de revaloriser le revenu paysan, celui-ci a continué à se dégrader au profit de l’agro-industrie. Là où des objectifs intéressants étaient fixés pour la restauration collective (notamment d’au moins 20 % de bio en 2022, ndlr), ils paraissent aujourd’hui hors d’atteinte tant les collectivités sont laissées livrées à elles-mêmes », écrivent-ils.

Ils déplorent encore : « Là où nous attendions des amorces de transition, nous constatons au contraire de nouveaux reculs comme sur les néonicotinoïdes. » Les parlementaires étudient actuellement un texte du gouvernement visant à réintroduire temporairement ces insecticides nocifs pour les abeilles afin de « sauver » la filière des betteraves à sucre, malmenée par des pucerons verts vecteurs d’un virus.

Plus globalement, les organisations reprochent à l’exécutif « l’abandon des principales ambitions du quinquennat pour la transition écologique et sociale du système agroalimentaire » et lui demandent « de corriger le tir d’urgence ».

« En attendant, la dégradation de notre environnement social et naturel se poursuit : la consommation de pesticides augmente, le nombre de paysan.n.e.s diminue, la biodiversité poursuit son effondrement, l’insécurité alimentaire explose en France et partout dans le monde… » mettent-elles en garde.