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Écologie, emploi, souveraineté...

20 organisations dont la Conf’ présentent un plan de sortie de crise


TNC le 27/05/2020 à 18:10
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Un soutien à la transition agro-écologique de l'agriculture sera nécessaire pour sortir de la crise, estiment la Conf' et plusieurs organisations. (©Pixabay)

Pour un monde plus juste après la pandémie de Covid-19, vingt organisations associatives et syndicales, dont la Confédération paysanne, proposent un plan de sortie de crise en 34 mesures, allant du renforcement de la sécurité sanitaire à l’amélioration de la justice fiscale, en passant par la reconversion écologique et sociale des activités, ce qui implique nécessairement des mesures pour le secteur agricole.

Dans un document diffusé le 26 mai, la Confédération paysanne, associée à d’autres organisations comme Greepeace France, Attac, la CGT, Oxfam, les Amis de la Terre ou l’Unef, propose un plan global de sortie de crise. Ces 34 mesures touchent tous les domaines, comme celui de la santé (gratuité des masques, plan d’urgence pour l’hôpital…), les droits démocratiques, la solidarité internationale, la finance, ou encore le climat. L’agriculture est également concernée par plusieurs propositions.

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Favoriser la création d’emplois

En vue de « garantir la satisfaction des besoins essentiels », dont l’alimentation, le plan de crise entend notamment favoriser une transition vers une alimentation suffisante et de qualité « grâce à une augmentation considérable des emplois agricoles », avec un objectif de 1 million de paysans.

Il faut, pour y parvenir, rendre le métier plus attractif via « un revenu décent », ce qui implique « de réguler et répartir les volumes de production, et l’élaboration d’une loi interdisant l’achat en dessous du prix de revient », précise le document. En soutien, les organisations demandent « une politique d’installation massive » avec une loi foncière plus protectrice, qui garantisse l’accès aux terres pour les nouveaux entrants.

La Pac doit également jouer son rôle, avec des aides « calculées par actif et non par hectare, plafonnées, conditionnées sur le plan social » tout en soutenant les pratiques agro-écologiques. Par ailleurs, le maintien des services publics en zone rurale apparaît nécessaire pour améliorer le cadre de vie.  

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Alimentation de qualité, souveraineté alimentaire

Si la crise a généré un engouement pour les produits locaux et français, cela ne doit pas faire oublier certaines fractures socio-économiques : « Face à une dualisation entre des produits de qualité, locaux et bio accessibles à une fraction aisée de la population, et une nourriture industrielle, standardisée, de mauvaise qualité nutritionnelle pour les populations à faible pouvoir d’achat, dont une majorité de femmes, la création d’une branche alimentation dans le régime général de la sécurité sociale, telle qu’elle a été pensée en 1945, doit être explorée », proposent les organisations.

Au-delà de la population nationale, la France ne doit pas entraver les autres pays dans le recherche de souveraineté alimentaire, définie comme « la capacité et le droit des populations à décider de leur alimentation et donc à déterminer le système alimentaire depuis les champs jusqu’à la table, sans nuire aux agricultures des autres », rappelle le plan de sortie de crise.

Cet objectif implique de revoir la politique commerciale extérieure, notamment « l’arrêt des exportations de l’Union européenne à bas prix et de toutes les politiques de dumping alimentaire, la fin de l’accaparement des terres agricoles, le libre accès aux semences et un accès garanti et équitable au foncier agricole et le maintien de l’eau comme un bien public à répartir durablement », souligne le texte.

Transition sociale et écologique

Enfin, les organisations ont également l’objectif de « transformer nos modes de production, de mobilités et de consommation », ce qui passe par « un plan de transition sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation ».

Plusieurs mesures sont nécessaires en ce sens : soutiens publics plus importants au développement de circuits courts et de filières longues relocalisées (abattoirs et commerces de proximité, approvisionnement local et bio de la restauration collective…), mais aussi développement des protéines végétales et des prairies, lutte contre la déforestation importée, réduire l’utilisation des pesticides et engrais de synthèse, tout comme la dépendance aux énergies fossiles et aux antibiotiques…

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