1,7 milliard de personnes touchées par la dégradation des terres, selon la FAO


AFP le 03/11/2025 à 10:19

Environ 1,7 milliard de personnes vivent dans des zones où la dégradation des terres causée par les activités humaines, comme la déforestation, entraîne des pertes de productivité, selon un rapport publié lundi par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture (FAO).

La FAO définit la dégradation des terres comme la diminution à long terme de leur capacité à fournir des biens et services et y voit une « menace grandissante » pour la productivité agricole et la sécurité alimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau. Il est entre autres le fruit de facteurs naturels comme l’érosion des sols causé par l’eau et le vent ou la salinisation.

« Mais les activités humaines, notamment la déforestation, le surpâturage, les pratiques agricoles et d’irrigation non durables, sont de plus en plus responsables de l’accélération de ces processus », souligne la FAO dans son rapport annuel sur la Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture.

La dégradation des terres peut affecter à la marge le rendement d’un champ de blé ou conduire à l’abandon complet de terres agricoles. Pour faire ses calculs, la FAO a comparé le niveau actuel de trois indicateurs clés – la perte de couverture arborée, l’érosion des sols et le carbone présent dans le sol et la végétation – à leur niveau théorique sans activité humaine.

Ni inévitable, ni irréversible

Elle estime qu’environ 1,7 milliard de personnes vivent dans des zones où la dégradation des terres cultivées causée par l’homme et la perte de rendements agricoles sont clairement liées. Les populations les plus affectées sont en Asie du Sud et de l’Est, où la densité est importante.

Dans les pays à revenus élevés, « les effets de la dégradation des terres sur les rendements sont masqués par l’utilisation intensive d’intrants » comme les engrais ou les pesticides, remarque la FAO. « Cette stratégie est coûteuse, produit des rendements décroissants, aggrave la dégradation et entraîne des externalités environnementales », prévient l’organisation.

La dégradation des terres n’est ni inévitable, ni irréversible, souligne aussi la FAO. Selon ses calculs, « le simple fait d’inverser 10 % de la dégradation causée par l’homme sur les terres agricoles actuelles permettrait de rétablir une production suffisante pour nourrir 154 millions de personnes supplémentaires chaque année ».

Elle liste dans son rapport les instruments réglementaires (interdictions de déforestation par exemple), incitatifs (paiements pour services écosystémiques) et conditionnels (subventions liées au respect de normes environnementales) pouvant être mis en place, notamment en fonction de la taille des exploitations.