Dans l’Aveyron

10 jours pour « Agri’pper » de futurs salariés au service de remplacement


TNC le 27/10/2023 à 12:19
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Avec "Agri'ppe toi", le service de remplacement de l'Aveyron veut attirer de nouveaux publics vers le salariat agricole. (© MP Studio, Adobe Stock)

Pour faire découvrir l’agriculture et le métier de salarié agricole aux personnes en recherche d’emploi, en formation et/ou reconversion professionnelle, le service de remplacement de l’Aveyron a organisé, du 2 au 13 octobre, l’opération « Agri’ppe toi ! » : 5 jours de présentation théorique et surtout 5 jours en binôme avec un agent, en immersion à la ferme, pour susciter des vocations.

Le manque de main-d’œuvre en agriculture, les difficultés à recruter et attirer vers ses métiers, dont celui de salarié agricole : les services de remplacement y sont aussi confrontés et peinent à faire face à la demande de leurs adhérents. Alors pour faire connaître le secteur et les opportunités d’embauche qui existent, notamment via le salariat, le SR de l’Aveyron a lancé une opération un peu différente de ce qui est habituellement proposé.

En ferme, avec un agent de remplacement

Baptisée « Agri’ppe toi », elle s’adressait aux demandeurs d’emploi, et aux personnes en formation et/ou reconversion, de 18 à 40 ans, qui s’interrogent sur leur orientation professionnelle, puisque celles issues du milieu agricole ne suffisent plus pour répondre aux besoins. Le service de remplacement aveyronnais, par exemple, dispose d’une quinzaine d’agents et il en faudrait deux fois plus.

L’originalité : au programme pendant 10 jours, du 2 au 13 octobre, en plus de sessions théoriques d’informations diverses à l’Agrocampus La Roque de Rodez, cinq jours de pratique en exploitation et en binôme avec des agents de remplacement. Lesquels ont apprécié de partager leur expérience de façon concrète car en général, ils témoignent plutôt lors de réunions, forums ou dans des écoles. Ils ont peu l’occasion d’avoir des stagiaires qui choisissent davantage, comme maîtres de stage, des agriculteurs.

Diversité, autonomie, responsabilités : comprendre la réalité du métier

Ainsi, les participants ont pu se rendre compte de la diversité des tâches réalisées, de l’autonomie et des responsabilités à endosser lorsqu’on remplace un exploitant agricole. De même que de l’importance du relationnel et de la communication pour répondre à ses attentes et prendre en main la ferme en son absence. Ils ont également vu l’intérêt de travailler dans plusieurs exploitations, pour diversifier ses connaissances, le travail à effectuer, les rencontres humaines et les échanges.

Ecoutez les témoignages d’un agent de remplacement, de son binôme et de l’agriculteur qui les a accueillis, dans cette vidéo de nos confrères de La Volonté paysanne, publiée sur Youtube. Tous insistent sur les bienfaits d’une démarche telle qu’ « Agri’ppe toi » et, en particulier, sur la nécessité de bien se former en raison des multiples savoirs et savoir-faire à maîtriser pour remplacer un exploitant agricole :

Conforter… ou pas

Les participants ont trouvé l’initiative enrichissante à l’image des agents de remplacement. Pour certains, elle a permis de conforter ou d’initier l’envie de devenir salarié agricole et, qui sait, par la suite de s’installer en agriculture. Elle les a aussi aidés à clarifier leur projet et les compétences à acquérir ou renforcer. À d’autres au contraire, elle a montré qu’ils n’étaient pas faits pour ça, et ce n’est pas négatif, car autant le savoir avant de se lancer. Ces impressions, exprimées lors du débrief final, ont débouché pour quelques-uns sur des propositions de formation, stage ou apprentissage en agriculture et peut-être d’emploi derrière.

Une belle réussite pour cette première édition, ayant impliqué de nombreux organismes (Jeunes Agriculteurs 12, la mission locale et Pôle emploi, le centre de formation en milieu rural ADPSA, et comme mécène le Fond’Actions Jeunes du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, créé pour que les jeunes générations puissent accéder plus facilement à la formation dans de nombreux domaines d’activité). Alors elle pourrait bien être renouvelée ou étendue à d’autres départements pour continuer de promouvoir le salariat en agriculture et le service de remplacement.