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Ventes de foie gras en France

– 10 % en 2019, la loi Alimentation pointée du doigt


AFP le 11/02/2020 à 10:05

Les ventes de foie gras en France ont chuté de 10 % en 2019, un revers imputable, selon la filière, à la loi Alimentation et certaines dispositions qui visent à encadrer les promotions.

« Les chiffres sont tombés et sont éloquents : – 10% de ventes en volume sur l’année et jusqu’à – 44 % en octobre 2019. Cette mesure ne crée pas de valeur (…) mais en détruit, comme l’avait prédit la filière », a dénoncé le Cifog (Interprofession du foie gras) dans un communiqué diffusé lundi.

En cause, plus précisément, une disposition de la loi qui limite à 25 % le volume de production susceptible de bénéficier d’un avantage promotionnel.

Le foie gras, dont les ventes en grandes surfaces ont tout de même atteint 258 millions d’euros l’an dernier, « est un produit assez cher, un produit plaisir, un produit festif. S’il n’est pas mis en avant par une mécanique de vente, c’est compliqué », a déclaré à l’AFP Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.

« Au mois de décembre, la mise en avant du foie gras, jusqu’alors, ça pouvait être 60 % des volumes (…). Les entreprises ont été totalement bridées dans la façon de mettre en avant leurs produits et les conséquences sont catastrophiques », a-t-elle ajouté.

En conséquence, les professionnels du foie gras réclament « une adaptation immédiate de la loi Égalim et la fin, pour tous leurs produits de la filière (foie gras, magret, confits), de la limitation à 25 % des volumes vendus sous promotion ».

À la mi-janvier, le Sénat a voté très largement, en première lecture, une proposition de loi qui vise à corriger des mesures jugées « néfastes » de la loi Égalim, en assouplissant l’encadrement des promotions en grande surface.

Les promotions festives, un sujet à clarifier

Le texte, qui n’a pas encore été soumis au vote des députés, a toutefois peu de chance d’être voté par l’Assemblée nationale, le ministre de l’agriculture ayant donné un avis défavorable à son adoption. Didier Guillaume a appelé à attendre le bilan de l’expérimentation, reconnaissant toutefois « un sujet » avec « les promotions festives » et soulignant que la DGCCRF pouvait autoriser des dérogations.

« Si le gouvernement persiste à attendre l’automne prochain pour faire un premier bilan de deux ans d’expérimentation de cet encadrement et prendre sa décision, il sera trop tard pour préserver l’équilibre de la filière (…). Il y a donc urgence à donner un signal fort avant le 29 février », date légale de fin des négociations commerciales avec les distributeurs, conclut le Cifog.