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Manifestation d'agriculteurs

1 000 tracteurs vont converger vers Paris le 27 novembre (FNSEA)


AFP le 22/11/2019 à 15:18
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Les agriculteurs de la FNSEA et des JA du grand bassin parisien ont annoncé vendredi que 1 000 tracteurs allaient converger vers Paris le 27 novembre dans le cadre d'une mobilisation nationale destinée à exprimer le « ras-le-bol » de la profession.

« L’heure est au ras-le-bol ! », indiquent les agriculteurs en listant les raisons de leur mécontentement : « Traités de libre-échange, mesures règlementaires franco-françaises qui plombent la performance des exploitations, les importations distorsives, loi Egalim qui n’est pas appliquée dans son intégralité ». « Les agriculteurs attendent du Président de la République des engagements fermes en adéquation avec ses prises de positions. En une phrase : la France a-t-elle encore besoin de ses paysans ? », interrogent-ils dans un communiqué de la FDSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs) Ile-de-France, et de la FNSEA Grand Bassin parisien.

À lire : Appel à mobilisation FNSEA-JA – Une nouvelle journée de mobilisation nationale le 27 novembre

« Plus de 1 000 tracteurs venus des régions Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté se donnent rendez-vous à Paris » le 27 novembre, préviennent-ils. « Ils seront dès 6 heures du matin aux portes de la capitale », sur les autoroutes « A1, A4, A5, A6, A10, A11, A13, A14, A15 », et sur les nationales « N1, N2, N12, N20 », précisent-ils. Pour le reste de la France, « les formes d’actions varieront en fonction des territoires et des productions », selon la FNSEA. maintenir la pression afin de confirmer les avancées obtenues, faire baisser les charges et monter les prix !

Dans la continuité des deux actions syndicales des 8 et 22 octobre, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs se mobiliseront « pour demander aux distributeurs et industriels de permettre le retour à un revenu décent pour les agriculteurs, et à l’État de transformer ses promesses en actes concrets : pas de distorsions supplémentaires », indiquent les deux syndicats. Lors de la dernière journée d’action, le 22 octobre, les paysans s’étaient rassemblés devant les préfectures de la France entière, interpellant le chef de l’État par les mots « Macron, réponds-nous ! ». Emmanuel Macron l’avait fait depuis Mayotte où il était en déplacement, déclarant qu’il jugeait « inacceptables » les attaques contre les agriculteurs.

Emmanuel Macron l’avait fait depuis Mayotte où il était en déplacement, déclarant qu’il jugeait « inacceptables » les attaques contre les agriculteurs. « Première prise de parole du président de la République à Mayotte pour apporter son soutien aux agriculteurs, durcissement du ton face aux dénigrements et violence avec la mise en place de la cellule Déméter, maintien du budget des Chambres d’agriculture : les signaux d’une prise de conscience du malaise agricole se sont multipliés ces dernières semaines », reconnaissent les deux syndicats. Ils ne sont pourtant pas « satisfaits »: « s’il y a un frémissement, ces avancées ne trouvent pas de matérialisation concrète dans les exploitations », assurent-ils. Au malaise paysan causé par l’augmentation des intrusions dans les élevages de militants antispécistes et les polémiques croissantes sur l’utilisation de produits phytosanitaires aux abords des maisons s’ajoutent, pour beaucoup d’agriculteurs, la problématique de revenus en berne.

Issue des états généraux de l’alimentation, la Loi Egalim, mise en place en début d’année, était censée ramener du revenu dans les cours de fermes en rééquilibrant les relations commerciales entre paysans, industriels et distributeurs et faire cesser la guerre des prix des acteurs de la grande distribution. Mais, de l’aveu même du ministre de l’agriculture Didier Guillaume, alors que débutent les négociations annuelles entre distributeurs et producteurs qui fixent pour un an les prix alimentaires, « le compte n’y est pas » quant à la rémunération des agriculteurs. « Au lieu d’investir son énergie à créer de nouvelles distorsions (accords commerciaux internationaux, zone de non-traitement, taxes nouvelles), l’État devrait s’employer à faire respecter la loi Egalim pour sécuriser véritablement le revenu des agriculteurs », plaident ces derniers.