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Marche du lait bio

Une collecte de lait bio en net recul en 2023 et des inquiétudes pour 2024


TNC le 12/03/2024 à 13:54
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Collecte française de lait biologique (© © TNC)

Entre baisse du nombre de livreurs, conditions climatiques compliquées et moindre motivation des éleveurs, la collecte de lait bio s’est repliée de 4,5 % en 2023. La consommation a de son côté encore décroché. Pour l’Idele, « tout l’enjeu pour la filière en 2024 sera d’enrayer cette crise persistante de la consommation ».

« Pour la première fois, la collecte de lait biologique en France a diminué » en 2023, rapporte l’Idele dans ses dernières Tendances lait-viande : la baisse atteint – 4,5 % par rapport à 2022.

La filière a perdu deux cents livreurs en un an (- 4,7 %/2022) et pour 2024, « des inquiétudes persistent sur les arrêts de certification, sachant qu’un nombre conséquent d’éleveurs seront arrivés aux termes de leurs cinq ans d’aide à la conversion ».

En 2023, la collecte française mensuelle de lait bio était sous son niveau de 2022, sauf en janvier et en août (© Idele)

Au-delà de la diminution du nombre de livreurs bio, l’institut technique souligne que la baisse du lait produit par site d’exploitation a aussi participé à la baisse de la collecte. En cause : les conditions climatiques et « une moindre motivation à produire ».

La collecte s’est repliée dans toutes les régions, sauf en Normandie (+ 1,1% /2022).

Le prix moyen du lait bio 38/32 a atteint 491 €/1 000 l en 2023, « un prix qui se tient », qui a progressé de 24 € par rapport à 2022, et qui se trouve « globalement reconduit » sur début 2024.

Cette segmentation de marché demeurant « importante pour les laiteries », elles « ont choisi de soutenir les prix payés aux éleveurs » malgré le décrochage de la consommation de produits bio, analyse l’Idele.

Car la consommation s’est encore beaucoup érodée en 2023 : les ventes de produits laitiers bio en magasins généralistes ont chuté de10 à 18 % par rapport à 2022 selon les produits, tandis que les produits laitiers non bio résistent.

À noter cependant : l’écart de prix entre produits bio et non bio s’est considérablement réduit. Entre 2021 et 2023, il est passé de 17 % à 9 % pour le beurre et de 29 % à 19 % pour l’ultra-frais.

Quelques signaux positifs sembleraient par ailleurs se dessiner. L’analyste Kantar relève ainsi que certains débouchés se portent mieux : les volumes de produits laitiers commercialisés en vente directe ont augmenté de 8 % en 2023 par rapport à 2022, et les ventes en magasins spécialisés ont moins reculé qu’en magasins généralistes.

Pour que la consommation redémarre en 2024, il faudra selon l’Idele « redonner du sens à la consommation de produits bio en magasins généralistes », et aussi compter sur  « la restauration collective voire commerciale ».