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Rapport d’orientation FNSEA

Un plan d’action contre le changement climatique


TNC le 09/09/2020 à 18:19
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Comme tous les trois ans, la FNSEA a rédigé un rapport d’orientation sur une problématique clé pour l’avenir du monde agricole. Cette année, le rapport se penche sur le thème ambitieux du changement climatique, de ses conséquences sur l’agriculture et des opportunités qu’il offre aux agriculteurs, sous réserve de réunir les conditions nécessaires à la transition des pratiques agricoles.

Entre les attentes sociétales et les effets du dérèglement climatique sur l’agriculture, « il est convenu que le changement climatique va structurer la conduite de notre métier », a rappelé Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, lors de la présentation à la presse du rapport d’orientation 2020 du syndicat, le 9 septembre. L’agriculture est en effet la première victime de l’accroissement des évènements extrêmes et de la variabilité du climat, ce qui rend les adaptations nécessaires, mais elle peut aussi contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone via la réduction de ses émissions de GES et grâce au stockage de carbone dans les terres cultivées. La prise de conscience de cette nécessité n’est pas nouvelle pour les agriculteurs qui ont déjà entamé une transition de leurs pratiques (les émissions d’origine agricole ont d’ailleurs diminué de 8 % en 20 ans) mais la dynamique doit s’accompagner d’un certain nombre de politiques publiques.

Lire aussi : Les mesures préconisées par le Haut Conseil pour le climat pour réduire les GES

Irrigation, foncier, gestion des risques… Des politiques publiques nécessaires

Premier levier, l’accès aux terres et la lutte contre l’artificialisation, responsable de la perte de l’équivalent d’un département français tous les six ans, au profit de l’urbanisation et de sols qui ne stockent plus voire émettent du carbone. Or, « au rythme actuel, ce sont 8 % du potentiel de captation de carbone dans les sols qui seront perdus en 2050 », alerte Henri Bies-Péré.

Autre élément de prévention, l’assurance qui, face à l’augmentation des risques climatiques, permet de sécuriser les exploitations. Une sécurisation qui peut également passer par le développement des énergies renouvelables, produites en milieu agricole. « Aujourd’hui, l’agriculture produit 20 % des énergies renouvelables en France », rappelle Olivier Dauger, co-rapporteur du texte, qui incite à développer cette tendance qui répond à la fois aux attentes des agriculteurs en augmentant la résilience de leur exploitation, mais dynamise également le territoire en créant des emplois.

Lire également : S’assurer, la solution face aux aléas climatiques ?

Le sujet délicat de l’irrigation doit également être abordé, que ce soit au niveau de l’offre (stockage d’une partie des excédents hivernaux) ou de la demande, en développant une irrigation plus efficiente par exemple.

Lire : Plan de relance : soutenir l’irrigation pour adapter l’agriculture au changement climatique

Enfin, la politique extérieure doit rester cohérente avec l’objectif de neutralité carbone, or « la France est moins émettrice sur ce qu’elle produit que sur ce qu’elle importe », rappelle Olivier Dauger. Il est donc indispensable de raisonner sur l’empreinte carbone de l’assiette, à travers par exemple une taxe carbone aux frontières, défend la FNSEA.

Rémunération des agriculteurs

La transition de l’agriculture vers des pratiques plus durables, en accord avec les attentes sociétales, doit cependant être rémunérée, d’autant plus que l’agriculture française traverse aujourd’hui un certain nombre de difficultés économiques. Outre l’étiquetage de l’origine, qui doit permettre aux consommateurs d’acheter plus local, deux leviers de rémunération existent, explique Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA : par les externalités positives d’une part, et via la contractualisation, comme dans les contrats de prestation de services environnementaux.

Le rapport, qui doit encore être amendé le 10 septembre par les administrateurs de la FNSEA, sera ensuite présenté dans les régions pour permettre l’émergence de projets territoriaux, en fonction des spécificités.