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Agneaux maltraités

Un ex-directeur d’abattoir condamné à six mois avec sursis


AFP le 18/10/2023 à 17:35

Deux anciens dirigeants de l'abattoir de Rodez ont été condamnés mercredi à des peines allant jusqu'à six mois de prison avec sursis pour des actes de maltraitance envers des agneaux, dénoncés par une vidéo de l'association de défense des animaux L214.

L’ancien directeur du site a été condamné à six mois avec sursis et 1 500 euros d’amendes, et le directeur général d’Arcadie Sud-Ouest -société qui gérait l’abattoir en juin 2020 lorsque la vidéo a été diffusée- à trois mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amendes.

Lors de l’audience, le 20 septembre dernier, la procureure Esther Paillette avait requis six mois de prison avec sursis pour le directeur du site, considérant qu’il avait « laissé faire », mais pas de peine de prison pour le directeur général d’Arcadie.

Le directeur de la production du site a pour sa part été condamné à 1 000 euros d’amendes et 2 000 euros avec sursis, la société ADR, exploitante de l’abattoir et filière d’Arcadie, à 10 000 euros, et Arcadie Sud-Ouest à 40 000 euros, des montants un peu inférieurs à ceux demandés par la procureure.

La vidéo, diffusée en juin 2020, montrait des agneaux issus de la filière roquefort en train d’être égorgés alors qu’ils semblaient encore conscients.

Elle reprenait également des extraits d’un rapport des services vétérinaires de 2016, qui signalait déjà des pratiques de mise à mort non conformes à la réglementation.

Après la diffusion de la vidéo, le ministère de l’Agriculture avait suspendu l’agrément d’Arcadie. L’abattoir avait ensuite été repris par une coopérative.

A l’audience, trois ans plus tard, l’ancien directeur du site, son directeur de production et le directeur général d’Arcadie avaient reconnu devant le tribunal « un non-respect des bonnes pratiques » et « des actes accidentels », qu’ils ont expliqués par un manque de personnel.

« Les règles de bien-être animal sont minimes et on ne les respecte même pas », avait regretté Hélène Thouy, avocate de L214, partie civile dans cette affaire.

Le tribunal administratif de Montpellier avait condamné, en mai dernier, l’Etat à verser 4 500 euros à L214, pour avoir laissé se poursuivre les actes de maltraitance faute de contrôles suffisants.