Un agriculteur sur trois est anxieux face au changement climatique
TNC le 05/05/2025 à 11:44
Le changement climatique, une préoccupation urbaine ? Une étude de l’Ademe tend à montrer le contraire. D’après l’Institut technique, un agriculteur sur trois est anxieux à la perspective du changement climatique. Des chiffres confirmés par un sondage Web-agri.
Éco-anxiété : le mot est de plus en plus courant dans la bouche des Français. Mais qu’est-ce que cela veut dire vraiment ? Pour les chercheurs de l’Ademe, ça n’est pas qu’une histoire de prise de conscience des enjeux climatiques. L’éco-anxiété renvoie également à une « détresse mentale et émotionnelle » que l’on peut ressentir face à ces problématiques, détaille l’étude. En bref, le changement climatique fait flipper. Et les agriculteurs sont loin d’être épargnés.
Les agriculteurs, trois fois plus éco-anxieux que la moyenne française
De toutes les catégories socioprofessionnelles, les agriculteurs exploitants sont les plus concernés. 30 % des agriculteurs sondés ressortent comme « fortement », ou « très fortement » anxieux quant au changement climatique. Noter qu’à l’échelle de la population française, cette catégorie ne regroupe que 10 % des sondés. Au-delà du sentiment de détresse, 40 % des agriculteurs exploitants sont considérés comme « moyennement éco-anxieux », contre seulement 15 % de la population française. Autrement dit : plus de la moitié des agriculteurs se sentent préoccupés par les enjeux climatiques. Un résultat paradoxal, quand on sait que l’agriculture est souvent pointée du doigt comme contributrice du changement climatique.
Une profession « en première ligne »
Pour expliquer ces chiffres, l’Ademe dresse une hypothèse. « Le score très élevé d’éco-anxiété des personnes de notre échantillon pourrait s’expliquer par leur exposition en « première ligne » au dérèglement climatique et à l’impact réel de ce dernier dans leur quotidien ». Sécheresses, inondations, canicules… La succession d’aléas climatiques donne une vision concrète au monde agricole des conséquences du réchauffement.
Mais l’Institut technique n’a de cesse d’insister : « L’effectif de la sous-population des agriculteurs est faible dans l’échantillon ». Seulement 10 agriculteurs ont été sondés, selon la méthode des quotas. « Une étude sur un échantillon plus large serait nécessaire pour approfondir cette tendance ».
Pour conforter les chiffres, Web-agri a proposé ce sondage à ces lecteurs. Bien qu’éloigné de la méthode de scoring mise en place par l’Ademe, il confirme la tendance. Sur 502 votants, 129 se déclarent « fortement », voire « très fortement » anxieux face au changement climatique, soit environ un agriculteur sur quatre.