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[Sondage] NNI et mesures restrictives

Près de la moitié des planteurs prêts à arrêter les betteraves sucrières


TNC le 10/02/2021 à 17:40
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Selon un sondage publié entre le 19 et le 26 janvier 2021 sur Terre-net, 49,2 % des producteurs pensent arrêter la culture de betteraves sucrières cette campagne. Pour Julien Denormandie, l'évolution de la sole betteravière 2021 devrait plutôt rester « similaire à celles connues depuis 2018, d'après les prévisions actuelles des professionnels ».

Pour rappel, l’arrêté autorisant l’utilisation de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam a été publié le 5 février au Journal officiel, avec une entrée en vigueur dès le lendemain et pour une durée de 120 jours.

Comme l’avait annoncé le projet d’arrêté, « ce texte prévoit des conditions d’emploi strictes pour protéger les insectes pollinisateurs, les oiseaux et les mammifères sauvages, ainsi que l’eau et l’environnement », rappelle l’AFP. « Il précise en outre quelles cultures pourront être semées, plantées ou replantées, après une culture de betteraves traitées avec des néonicotinoïdes (NNI) en 2021. Sur les parcelles concernées, les producteurs pourront cultiver de l’oignon, du blé ou de l’avoine à partir de la campagne 2022, mais devront attendre 2023 pour le maïs et la pomme de terre et 2024 pour le colza ou le tournesol par exemple ».

Que pensez-vous faire pour la campagne 2021 ?

Notamment à cause de ces mesures, 49,2 % des producteurs disaient alors vouloir arrêter la culture de betteraves sucrières en 2021, selon un sondage publié sur Terre-net entre le 19 et 26 janvier 2021 (1 203 votants). À l’inverse, ils étaient 8 % à envisager d’augmenter la sole en utilisant des semences traitées avec des NNI. 32,8 % des agriculteurs pensaient conserver la même surface en utilisant des semences traitées (32,8 %) ou non (5,4 %). Enfin, 4,7 % des producteurs indiquaient vouloir réduire la surface et se passer des semences traitées avec des NNI. 

Pour Julien Denormandie, l’évolution de la sole betteravière 2021 devrait plutôt rester « similaire à celles connues depuis 2018, selon les prévisions actuelles des professionnels. Cela garantit ainsi la pérennité de la filière sur le territoire national en 2021 », a assuré le ministre de l’agriculture lors de la réunion du 5 février dernier avec les acteurs de la filière betterave-sucre.

Des mesures d’atténuation spécifiques aux cultures suivantes de maïs et de colza

L’arrêté du 6 février détaille également des mesures d’atténuation spécifiques aux cultures suivantes de maïs et de colza, qui doivent toutefois encore être soumises à un avis de l’Anses.

Les propositions sont les suivantes : 

  • Pour le maïs : « utilisation, sur une largeur d’au moins 18 rangs de betteraves qui ne peut être inférieure à huit mètres, de semences de betteraves non traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam sur le pourtour des parcelles traitées avec ces produits. Implantation en 2021 et 2022 sur l’exploitation concernée, à une distance adaptée, de surfaces mellifères à raison de 2 % des surfaces implantées de semences de betteraves traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam. »
  • Pour le colza : « implantation d’un mélange composé d’au moins 50 % d’une variété précoce à floraison de type Es Alicia ou d’une variété équivalente, sur une surface représentant au moins 10 % de la sole de colza de l’exploitation concernée et sur laquelle n’ont pas été cultivées des betteraves traitées avec de l’imidaclopride ou du thiamethoxam au cours des trois années précédentes. »

Pour retrouver toutes les infos, voir l’arrêté du 6 février 2021

Et concernant l’indemnisation des pertes en 2020 ? 

Pour les agriculteurs ayant subi des pertes importantes lors de la campagne 2020, Julien Denormandie a officialisé, lors de la réunion du 5 février dernier, la « mise en place d’un dispositif d’indemnisation dans le cadre du régime d’aide « de minimis » , à partir de mars 2021, avec une différenciation de franchise entre assurés et non assurés ».

Il a également assuré « le soutien de l’État, à hauteur de 7 M€, au plan national de recherche et d’innovation pour accélérer l’identification d’alternatives véritablement efficaces, plan présenté en septembre 2020 ».