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Conseil national de mer et littoraux

Première étape pour la planification de l’éolien en mer


AFP le 05/12/2022 à 20:49

Le gouvernement a lancé lundi avec les acteurs de la mer un processus de planification des façades maritimes françaises, avec au coeur de cet objectif le déploiement de l'éolien en mer.

Un Conseil national de la mer et des littoraux (CNML) de 52 membres – pêcheurs, transporteurs, énergéticiens, associations environnementales, élus et autres acteurs concernés – a été installé par le secrétaire d’Etat chargé de la Mer, Hervé Berville. Cette planification sera déclinée par façades maritimes.

Les membres du CNML ont élu la députée de Gironde Sophie Panonacle (Renaissance) et Pierre Maupoint de Vandeul, officier de marine marchande et président du syndicat CFE-CGC Marine, respectivement présidente et vice-président du bureau.

Le CNML organisera des ateliers début 2023, une « concertation large » qui devra déboucher sur « des orientations stratégiques partagées », en cohérence aussi avec la feuille de route énergétique que la France doit se fixer l’an prochain, explique le secrétariat d’Etat.

Hervé Berville a souligné dans un communiqué que ce nouveau Conseil national, « qui se voudra le véritable parlement national de la mer », vise à donner « à l’action publique maritime un nouveau départ » pour « adopter d’ici mi-2023 une stratégie nationale qui aura pour priorités les énergies marines renouvelables, la protection de la biodiversité marine et le développement de l’économie maritime ».

Objectif de 50 parcs éoliens

Concernant l’éolien, il s’agit d’atteindre l’objectif fixé par Emmanuel Macron de 40 gigawatts de puissance installée en 2050, soit environ 50 parcs, tout en permettant « la meilleure articulation entre les différents usages maritimes ».

Sur la protection de la biodiversité marine, l’objectif du gouvernement est d’atteindre, d’ici à 2030, 10 % de zones en protection forte (ZPF) en mer, contre 4,2 % actuellement.

Enfin, cette stratégie aura vocation à accélérer la transition énergétique des activités maritimes, grâce notamment à la taxe éolienne en mer, dont 35 % ira au soutien à « un modèle de pêche vertueux », indique le secrétariat d’Etat.

Une fois les travaux « informels » achevés en 2023, l’idée est d’« enchaîner avec des séquences plus juridiques, les débats publics » par façades sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), indique-t-on au cabinet du secrétariat d’Etat.

Ce processus produira des « documents stratégiques de façades », priorisant les activités, avec modes opératoires et cartographies pour préciser « où se situeront des zones assez précises pour l’éolien en mer, les couloirs maritimes, les zones marines protégées… » Qu’il y ait relance du nucléaire ou pas, tous les scénarios énergétiques prévoient pour la France un fort essor de l’éolien marin, afin de faire face à la croissance des besoins électriques et au réchauffement climatique (neutralité carbone en 2050). Pour RTE, le gestionnaire du réseau haute tension, il devrait fournir à cet horizon 22 à 62 gigawatts (GW), selon le bouquet choisi.

En France, sept parcs (3,6 GW au total) ont à ce jour été confiés à des opérateurs, dont le tout premier, face à Saint-Nazaire, vient d’être inauguré, 10 ans après son attribution.