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Agriculture bio

Pour Ecotone, « l’ajustement » du secteur biologique « touche à sa fin »


AFP le 20/03/2024 à 16:05

La consommation de produits issus de l'agriculture biologique, en difficulté depuis 2021, montre des signes de reprise après un « ajustement nécessaire des rayons », a estimé mercredi le patron d'Ecotone, propriétaire des biscuits et boissons Bjorg, des chocolats Alter Eco et des thés Clipper.

Tirées par une croissance soutenue de la demande pendant plusieurs années, les ventes de produits bio ont commencé à se retourner en 2021 sous l’effet notamment de l’inflation.

Conséquence: « depuis 18 mois on assiste à un ajustement, à une clarification offre-demande », qui s’est traduite par une baisse de 5 % à 7 % des assortiments dans les rayons et la fermeture de magasins spécialisés, a relevé Christophe Barnouin lors d’un point presse.

Les ventes de produits fabriqués par des entreprises spécialisées en bio dans les grandes surfaces ont reculé en volume de 2,7 % en 2021, de 6,1 % en 2022 et de 8,1 % en 2023, a-t-il rappelé, en citant des chiffres du cabinet d’études IRI.

Mais sur la période janvier-février 2024, le recul des volumes écoulés a ralenti (- 2,1 %) et, en valeur, les ventes s’affichent en hausse de 1,9 %, a-t-il ajouté, prédisant un retour à la croissance des volumes « assez vite ».

Les prix du bio ont augmenté d’environ 13 % sur deux ans, a indiqué Christophe Barnouin pour expliquer ce décalage entre l’évolution en volume et en valeur. Cette hausse est toutefois moindre que l’ensemble des prix de l’alimentaire, ce qui a permis de réduire l’écart entre le conventionnel et le bio, a-t-il ajouté.

Le chiffre d’affaires d’Ecotone, qui emploie un peu plus de 1 500 salariés, s’est d’ores et déjà stabilisé en 2023, à 693 millions d’euros.

Pour le patron de l’entreprise, la récente crise agricole et les concessions accordées par le gouvernement sur les produits phytosanitaires ont permis une « repolarisation » du débat entre les agricultures conventionnelle et biologique, « qui est finalement assez salutaire ».

Le marché du bio va selon lui profiter d’un regain d’intérêt de la part de consommateurs souhaitant s’écarter d’une « alimentation (produite) à base de phytos ».