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Réduction des pesticides

L’exécutif se voit dans «la bonne direction» malgré des ventes en hausse en 2020


AFP le 30/07/2021 à 17:34
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Les ventes de pesticides chimiques diminueront dans les années à venir, assure vendredi le gouvernement, selon lequel la tendance est bien amorcée, en dépit d'une remontée des ventes en 2020 imputée aux stocks constitués par les agriculteurs anticipant des restrictions.

« On a pris la bonne direction, on a bien avancé. Par contre, on n’est pas encore au bout de nos objectifs, on sait qu’il va falloir augmenter notre mobilisation et nos efforts », a indiqué le cabinet du Premier ministre lors d’un échange avec des journalistes.

Depuis le Grenelle de l’environnement fin 2007, qui avait fixé un objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides de synthèse en dix ans, les plans successifs ont échoué. La « sortie du glyphosate » promise par le président Emmanuel Macron ne s’est pas non plus concrétisée, de nombreuses cultures peinant à se passer de ce désherbant aussi controversé qu’efficace, actuellement autorisé jusqu’à fin 2022 dans l’Union européenne.

En 2020, environ 44 000 tonnes de produits phytosanitaires (hors produits utilisables en agriculture biologique et produits de biocontrôle) ont été vendues en France, selon des données provisoires publiées vendredi. C’est 23 % de plus qu’en 2019, mais 20 % en dessous de la moyenne 2012-2017, souligne l’exécutif, qui invite à regarder la tendance globale, plutôt que l’évolution d’une année sur l’autre. On observe des ventes en dents de scie depuis 2018, selon que les agriculteurs stockent des produits avant qu’ils ne se renchérissent, consomment leurs stocks, ou engrangent du glyphosate avant que n’apparaissent sur les étiquettes de nouvelles règles, comme l’interdiction de pulvériser l’herbicide entre les rangs de vigne. C’est la principale raison pour laquelle les ventes de glyphosate (près de 20 % des pesticides chimiques vendus en France avec plus de 8 600 tonnes) ont bondi de 42 % sur un an, selon l’exécutif.

La « tendance structurelle » à la baisse sera plus visible dans les deux ans qui viennent sous l’effet des restrictions, des aides pour investir dans du matériel plus performant ou encore du crédit d’impôt sortie du glyphosate, assure-t-on de même source.

Matignon estime que sa politique a déjà permis de « stopper une hausse quasiment ininterrompue depuis plus de dix ans du développement du glyphosate dans notre pays ».