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Ventes moins dynamiques en bio

Le patron de Biocoop veut répondre au « questionnement » des consommateurs


AFP le 03/03/2022 à 14:15

Le président de Biocoop Pierrick De Ronne s'est inquiété dans un entretien à l'AFP jeudi de « la perte de confiance, ou en tout cas du questionnement » quant au label bio, après des ventes moins dynamiques en 2021, y compris pour le leader des enseignes spécialisées.

Alors que les ventes de Biocoop connaissaient des croissances à deux chiffres depuis plusieurs années, l’enseigne a enregistré en 2021 une « légère baisse de chiffre d’affaires, autour de – 1 % », à 1,6 milliard d’euros.

« On peut relativiser par rapport à 2019, et au marché, dans la mesure où la régression est plus forte dans les grandes et moyennes surfaces », explique le président de l’enseigne qui a ouvert 81 magasins en 2021, et en compte un total de 767 pour 7 500 salariés.

Après des années florissantes, la consommation de produits bio a connu un recul en 2021 – à relativiser toutefois compte tenu d’une année 2020 exceptionnelle en raison du Covid-19. Elle pèse un peu plus de 5 % de parts de marché.

Pierrick De Ronne assure lui qu’il « y a une tendance générale qui fait que la consommation est atone ». « Dire qu’on a atteint un sommet de marché, c’est absolument faux, il faut continuer les conversions, avoir de l’ambition dans le marché bio », poursuit-il. Il s’inquiète toutefois de « la perte de confiance, ou en tout cas du questionnement » du consommateur quant au label bio.

« Je pense que c’est dû essentiellement à l’industrie agro-alimentaire, à la distribution de masse qui permet une démocratisation (du bio) mais dans le même temps vend du concombre sous plastique, ou des produits en provenance de la mer de plastique d’Almeria », région d’Espagne connue pour ses vastes cultures sous serres.

Il pointe en outre « l’émergence d’autres labels, haute valeur environnementale (HVE), zéro résidu de pesticides, différentes allégations qui viennent faire croire que c’est du bio moins cher. Dans un contexte de préoccupations autour du pouvoir d’achat, ça fait mouche ».

Sur le prix du bio, s’il est trop élevé « par manque d’efficience ou de dialogue avec nos fournisseurs, ce n’est pas bon, mais si c’est lié au respect des coûts de production ou de nos engagements, je pense que les consommateurs sont capables de payer un peu plus cher », estime Pierrick De Ronne.

Son enseigne entend « amplifier son positionnement militant pour faire émerger ce qu’il y a derrière un prix », mais ce n’est « pas un gros mot de parler de prix avec nos fournisseurs ou de faire de la promotion en magasin ».