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Épandage de fongicides

Le parquet général fait appel de la relaxe de châteaux bordelais


AFP le 11/05/2019 à 19:44

Le parquet général a fait appel de la relaxe de deux propriétés viticoles du Bordelais dans une affaire d'épandage de fongicides près d'une école où des élèves avaient été pris de malaises en 2014, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les châteaux Castel La Rose et Escalette (appellation côtes-de-Bourg) ont été relaxés fin avril par le tribunal correctionnel de Libourne alors qu’ils étaient poursuivis pour « utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques ». À l’audience en mars, le parquet de Libourne (Gironde) avait requis la relaxe en soulignant qu’il n’y avait « aucune certitude sur le lien de causalité entre les épandages et les malaises » et que « le doute (devait) donc profiter aux prévenus ».

Mais le parquet général près la cour d’appel de Bordeaux a interjeté appel mardi, a indiqué à l’AFP le procureur de Libourne Christophe Auger. « C’est une décision logique étant donné que le parquet général avait déjà fait appel de l’ordonnance de non-lieu du juge d’instruction en estimant alors que l’infraction était constituée », a-t-il expliqué.

La Sepanso (Fédération des associations de protection de la nature du Sud-Ouest)-Gironde, qui poursuivait les deux châteaux, s’est « félicitée » de cette décision par la voix de son président Vincent Delestre. « La décision du tribunal de Libourne ne s’appuie pas sur l’ensemble des faits », a-t-il expliqué à l’AFP. « Il n’a pas abordé le fait de savoir si les épandages avaient été fait en respect des normes. Nous pensons que ce n’est pas le cas ». « Il ne s’agit pas de harceler quiconque (en poursuivant ces châteaux) et nous savons que la viticulture a un poids économique essentiel (dans le Bordelais). Il s’agit de protéger la santé de nos enfants », a ajouté M. Delestre. « Il faut que ces affaires servent de signal d’alarme, ce sont des sujets auxquels l’opinion publique doit être sensibilisée. »

En mai 2014, plus d’une dizaine d’élèves et une enseignante de l’école primaire de Villeneuve-de-Blaye (Gironde) s’étaient plaints notamment de picotements aux yeux et de maux de gorge, immédiatement après l’épandage de fongicides, des produits autorisés mais potentiellement toxiques, sur les vignes voisines. L’enseignante avait dû être hospitalisée une journée.