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Interview de Nicolas Tonnet

L’agrivoltaïsme doit répondre « en premier lieu à un besoin agricole »


AFP le 12/11/2021 à 12:35

Transition énergétique oblige, les producteurs d'énergie sollicitent de plus en plus les agriculteurs pour installer des panneaux solaires, mais cet « agrivoltaïsme » doit répondre avant tout aux besoins agricoles, insiste Nicolas Tonnet de l'Agence de la transition énergétique.

D’où résulte l’intérêt croissant pour l’agrivoltaïsme ?

Deux mondes se rencontrent : d’un côté des énergéticiens soumis à des attentes fortes de développement des énergies renouvelables qui cherchent du foncier au moindre coût pour installer ces dispositifs photovoltaïques. De l’autre, un secteur agricole qui a de grosses difficultés économiques et une oreille attentive à ce qui peut améliorer la production et les revenus. Ces acteurs agricoles sont de plus en plus sollicités par des développeurs qui veulent installer des centrales au sol, des ombrières fixes ou dynamiques voire des panneaux verticaux bifaciaux…

Y a-t-il des avantages pour les agriculteurs ?

Nous essayons de cadrer les choses pour dire ce qui est bénéfique au milieu agricole et ne met pas à mal la production et les terrains réservés à l’agriculture. L’agrivoltaïsme doit répondre en premier lieu à une demande et un besoin agricole, pas tant à une production énergétique. Si on est sur des zones soumises à de fortes chaleurs, des stress hydriques, certaines installations peuvent être bénéfiques.

Selon les territoires, les stress climatiques et les cultures mises dessous, il peut y avoir des résultats au mieux un peu positifs, au pire très négatifs. Sur les bénéfices, il y a des bribes de données scientifiques, pour autant on ne peut pas dire que tout est bien maîtrisé et il y a encore des inconnus.

L’agriculture est-elle le secteur le plus prometteur pour le développement du photovoltaïque ?

Quand on regarde les objectifs à 2028 de la stratégie française pour l’énergie et le climat, le gisement pour le photovoltaïque ne se situe pas au niveau du foncier agricole, mais au niveau des toitures, des friches industrielles et des parkings qui permettent des surfaces assez conséquentes (pour installer des panneaux), soit d’autres types de terrains délaissés (autoroutiers par exemple).