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Cher

L’abattoir de Blancafort menacé de suspension d’agrément


AFP le 17/12/2020 à 10:05

La préfecture du Cher a « engagé une notification de suspension d'agrément » de l'abattoir de Blancafort (Cher), par ailleurs visé par une enquête de L214, pour des manquements concernant la protection animale, a-t-elle annoncé mercredi soir.

Elle a laissé à l’exploitant « 48 heures pour mettre en place des mesures correctrices ». « Le rapport d’inspection, en date du 16 décembre, constate plusieurs non-conformités majeures montrant que l’abattoir est en perte de maîtrise sur le plan de la protection animale », a justifié la préfecture du Cher, sans donner de précisions.

En octobre, rappelle la préfecture, « une mise en demeure a été notifiée (…) à un transporteur pour remédier aux non-conformités concernant le transport des animaux vivants sur cet abattoir ».

Une nouvelle inspection a ainsi été réalisée sur site le 11 décembre. Face aux manquements constatés, « le préfet du Cher a immédiatement engagé une notification de suspension d’agrément », note le communiqué.

« Dans le cadre de la procédure contradictoire (…), l’exploitant dispose d’un délai de 48 heures pour mettre en place des mesures correctrices immédiates et un plan d’action structurel global. Faute de mesures satisfaisantes au regard de la protection animale, la suspension d’agrément sera notifiée à l’issue du délai de procédure contradictoire », concluent les services de l’État.

Un peu plus tard dans la soirée, l’association de défense des animaux L214 a dévoilé sa propre enquête sur l’abattoir. S’appuyant sur une vidéo tournée en octobre 2020, L214 relève trois dysfonctionnements majeurs sur le site et « réclame la suspension immédiate de l’agrément de l’abattoir ».

« Lorsqu’elles sont suspendues aux crochets, les dindes doivent relever la tête pour ne pas racler le plancher métallique ; la chaîne est si longue (…) que les dindes peuvent rester suspendues, conscientes, pendant plus de deux minutes, temps qui dépasse le maximum autorisé par la réglementation ; les installations ne permettent pas d’accéder aux animaux sur toute la chaîne d’abattage, (…) rendant impossible toute intervention en cas d’urgence », détaille l’association mercredi soir dans un communiqué.

Comme la préfecture du Cher, L214 relève aussi des problèmes dans le transport des animaux. Vidéo à l’appui, l’association estime que « les dindes sont entassées dans des caisses dont la hauteur est insuffisante », empêchant « une ventilation adéquate ». « Les poubelles de l’abattoir sont remplies des cadavres des dindes qui n’ont pas survécu à ces conditions de transport », assure l’association. Selon L214, l’abattoir du Cher abat 75 000 dindes par semaine. L’entreprise Les Volailles de Blancafort est spécialisée dans la découpe et le conditionnement de volaille depuis plus de 40 ans. Elle appartient au groupe volailler LDC et vend sous la marque Le Gaulois.